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Airbus entame des tests pour son avion autonome

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L'avionneur européen commence à tester au sol de nouvelles technologies pour prendre en charge le roulage automatique et améliorer l'assistance au pilotage. Pas de panique néanmoins, il y aura toujours un pilote dans l'avion.

La perspective est encore lointaine voire incertaine. Mais le développement des technologies qui pourraient à terme permettre à des avions de ligne de voler de manière quasi-autonome avance.

Airbus annonce ainsi ce mardi que sa filiale Airbus Upnext a commencé à tester de nouvelles technologies "pour prendre en charge le roulage automatique et améliorer l'assistance au pilotage à bord".

Ces technologies sont pour le moment éprouvées au sol, à bord "d'un camion électrique innovant qui reproduit les fonctions clés d'un véritable cockpit d'avion A350 et peut rouler sur les pistes d'aéroport comme un avion de ligne" avec des technologies d'automatisation avancées telles que la dernière génération de Lidar et de caméras externes, combinées aux technologies d'inertie et GPS, satcom et 5G.

Ensuite, la phase finale du projet consistera à utiliser l'assistant virtuel lors d'une mission porte à porte entièrement automatisée sur un avion d'essai en vol A350.

"Le projet de recherche de trois ans, appelé Optimate, combinera un large éventail de technologies de pointe, notamment l'automatisation avancée, la vision par ordinateur, la fusion de données et l'apprentissage automatique, pour améliorer les systèmes de navigation aérienne, l'interface homme-machine et la sécurité globale des vols", explique Airbus.

La camion connecté d'Airbus pour mener les tests d'avion autonome
La camion connecté d'Airbus pour mener les tests d'avion autonome © Airbus

Roulage et aide à la décision

Concrètement, il s'agit dans un premier temps "de développer et de tester le roulage automatique basé sur un calcul de position plus précis et plus fiable, et d'évaluer le potentiel de la détection quantique pour améliorer la disponibilité de la position et la robustesse du système de navigation", peut-on lire dans un communiqué.

L'idée n'est pas de faire voler dans le futur un avion sans pilote (il n'est pas question de le remplacer, insiste Airbus) mais "d'utiliser les meilleures technologies pour rendre nos avions encore plus conscients de leurs conditions d'exploitation, en les analysant le plus en détail possible pour devenir des assistants intelligents et fiables des pilotes, leur apportant l'assistance optimale", explique Michael Augello, PDG d'Airbus UpNext.

A l'intérieur du camion, certaines commandes d'un Airbus A350
A l'intérieur du camion, certaines commandes d'un Airbus A350 © Airbus

Ainsi, les tests visent à valider les capacités d'une carte collaborative et d'un assistant de vol virtuel pour soutenir les décisions stratégiques et les interactions des pilotes avec le contrôle du trafic aérien et les centres d'opérations des compagnies aériennes.

Le projet Optimate sera présenté en première mondiale au salon Vivatech du 22 au 25 mai à Paris.

Complément du projet Dragonfly

Il représente la suite ou le complément logique du projet d'aide à la décision Dragonfly présenté en 2023. Ce démonstrateur d’avion autonome a été installé dans un Airbus A350-100.

Après de multiples tests en simulateur, le système a effectué un vol en conditions réelles début 2023.

"Nous sommes en vol tranquille en croisière, un moteur s’éteint, que faisons-nous? Quelle trajectoire allons-nous prendre pour aller à tel endroit?", nous expliquait à cette occasion Philippe Foucault, ingénieur navigant d’essai chez Airbus.

"Dragonfly est un outil qui permet de proposer des solutions, validées par des logiciels extrêmement sophistiqués pour prendre en compte un ensemble d’éléments sur l’environnement -la météorologie, l’environnement sur les différents terrains possibles d’atterrissage– et qui vont permettre de proposer aux pilotes la meilleure solution. Aux pilotes ensuite de décider laquelle choisir", poursuit-il.

Au final, Dragonfly et Optimate visent à épauler les pilotes en offrant un saut quantique au pilotage automatique.

Ce dernier fonctionne si aucune modification n'est apportée à la feuille de route du vol. Il maintient les paramètres de vitesse, d’altitude et de direction fournis. À la différence de ces technologies où la machine sera elle-même capable de "réfléchir" pour proposer la meilleure solution possible au pilote en cas de problème et de prendre en charge les opérations au sol qui faciliteront la vie des pilotes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business