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Accor reste en Russie: "On n'a jamais fermé dans une zone de conflit", se défend Sébastien Bazin

Le PDG du groupe hôtelier assure par ailleurs servir le camp ukrainien, en logeant des "témoins" du conflit.

Trois bannières Accor continuent de flotter en Ukraine, et 55 en Russie. Le PDG du groupe hôtelier, Sébastien Bazin, a défendu samedi sur France Inter ce positionnement, citant les valeurs du groupe en période de conflit.

"On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n'a jamais en 50 ans fermé d'hôtel dans une zone de conflit", a-t-il défendu.

Le dirigeant a par ailleurs esquissé l'idée qu'il n'était pas en mesure de prendre la décision d'un retrait, puisqu'il n'est pas propriétaire des hôtels mais "simple gestionnaire". En outre, puisque Accor ne réalise qu'1,5% de son chiffre sur le marché russe seulement, il a exclu toute dépendance à cette activité moscovite.

Pas de financement de la guerre

Alors que le président Zelensky a exhorté les entreprises françaises à quitter la Russie pour épuiser l'économie locale, les traitant de "sponsors de la machine de guerre de la Russie", Sébastien Bazin a estimé qu'il ne finance pas l'effort de guerre mené par le Kremlin en maintenant ses établissements ouverts.

"Je ne gagne pas d'argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre" russe en Ukraine, a-t-il exposé. "Je ne paie pas d'impôts parce que j'y perds de l'argent, on est à 32% de taux d'occupation alors qu'on commence à gagner de l'argent à 55%" a-t-il détaillé.

Mieux, le groupe hôtelier continue d'opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu'il y rend des services "extrêmement précieux voire indispensables", a défendu son PDG, en logeant des délégations diplomatiques ou des journalistes.

"Le service qu'on rend en Russie est extrêmement précieux, voire indispensable pour les médias, les organisations caritatives, les délégations étrangères qui viennent négocier, et si on ferme vous n'aurez plus aucun témoin là-bas".

3800 collaborateurs russes

Accor conserve 55 établissements regroupant 3800 salariés en Russie. Sébastien Bazin assure avoir perçu chez ses collaborateurs russes une détresse "supérieure à celle de ceux en Ukraine".

"En Ukraine il y a une espèce d'énergie positive, des sourires, les collaborateurs sont là, en détresse avec des hôtels pleins, alors qu'en Russie on a des gens en pleurs, qui ne comprennent pas la situation, à qui j'essaie d'expliquer des choses qui sont l'inverse de ce qu'on leur raconte sur les télévisions".

Si le groupe a fermé 4 de ses 7 sites ukrainiens, et rapatrié beaucoup de ses 700 salariés sur place, son PDG explique que ces derniers "ne demandent pas de fermer en Russie".

VG avec AFP