3 jours de congés supprimés, moins de télétravail: Renault signe un accord sur le temps de travail des cadres

Le groupe Renault a résisté au troisième trimestre avec des résultats meilleurs qu'attendu, notamment grâce à ses nouveaux modèles - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
Le groupe Renault a annoncé ce jeudi avoir signé un accord avec deux syndicats sur trois prévoyant la suppression de trois jours de congés annuels en moyenne pour les cadres et une restriction du recours au télétravail, afin de gagner en productivité.
En échange, la direction va améliorer la couverture santé des salariés et proposer des mesures de retraite progressive pour aménager les fins de carrière. L'accord, qui porte sur la période 2025-2027 et vise à être "plus agile" dans un secteur en pleine mutation, prévoit aussi un dispositif permettant le maintien des rémunérations à 100% en cas d'activité partielle contrainte.
"Il y a des efforts, mais il y aussi du progrès social dans pas mal de domaines", a souligné le directeur des ressources humaines de Renault France, Maximilien Fleury. Le précédent accord, qui portait sur la période 2022-2024, prévoyait aussi des efforts "mais qui portaient beaucoup plus sur les usines", a-t-il rappelé. En échange, celles-ci avaient obtenu des garanties d'activité et "aujourd'hui, toutes les usines françaises du groupe Renault ont des projets et des perspectives de projets", a insisté Maximilien Fleury lors d'une rencontre avec des journalistes.
"Boîte à outils"
Cette fois-ci, ce sont plutôt les cadres, principalement installés en Ile-de-France où Renault compte 15.000 salariés dans le secteur technique et tertiaire, qui vont devoir fournir les efforts. Au total, Renault compte 40.000 salariés sur tout le territoire français, dont environ 15.000 dans les usines. La CFE-CGC, premier syndicat du groupe, et la CFDT, qui à eux d'eux représentent plus de la moitié des salariés, ont accepté de signer l'accord, tandis que la CGT a refusé.
Renault se dote aussi d'une "boîte à outils" afin de "s'adapter vite et de manière agile" dans une filière en pleine transformation. "Dans les trois ans qui viennent on ne sait pas ce qu'il va falloir faire en termes de transformation de l'emploi, mais on sait qu'il va falloir faire des choses", a déclaré Maximilien Fleury.
L'industrie automobile européenne, en grande difficulté, a annoncé des milliers de suppression d'emplois ces derniers mois. La transition vers l'électrique reste poussive et les géants européens doivent se défendre contre leurs rivaux chinois et américain (Tesla), en avance sur ce créneau. La boîte à outils prévoit des processus de formation, de mobilité ou même de réductions d'effectifs partout où cela sera nécessaire, sous le contrôle des syndicats.