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Entreprises endettées: Bruno Le Maire veut des solutions "sur-mesure" pour éviter les faillites

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Economie va mettre en place "un dispositif de concertation et de conciliation" pour les entreprises trop endettées. Cela leur permettra d'étaler voir d'annuler une partie de leur dette, assure-t-il. 

A mesure que les aides de l'Etat vont se restreindre, les entreprises endettées depuis la crise vont se multiplier. Une question centrale pour le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, invité ce mercredi sur BFMTV, évoquant "toutes ces entreprises qui sont menacées de faillite, qui sont face à un mur de dettes." 

"Je ferai le maximum pour éviter les faillites dans notre pays" a-t-il assuré, rappelant notamment que les entreprises qui souhaitent obtenir un délai supplémentaire d'un an pour le remboursement de leur prêt garanti par l'Etat (PGE) doivent en faire la demande. "Ce n'est pas automatique" prévient-il. 

Mais beaucoup d'entreprises doivent aussi rembourser leurs crédits classiques, contractés avant la crise, et qui pèsent sur leur trésorerie. Bercy veut donc faire de la prévention. 

"Je veux que l'on regarde (…) pour savoir quelles sont les entreprises qui commencent à voir un vrai problème d'endettement" explique Bruno Le Maire. "A ce moment-là, je propose qu'on puisse réunir l'ensemble des parties prenantes, c'est-à-dire l'Etat bien entendu mais aussi le commissaire aux comptes, les représentants du tribunal du commerce et aussi évidemment les créanciers c'est-à-dire les banquiers, et qu'on dise au cas par cas : 'cette entreprise-là, elles en difficulté, elle est face à un mur de dettes, on voit venir le problème, on ne va pas attendre que l'entreprise se prenne le mur.'" 

Un nouveau dispositif de concertation

"On va regarder les situations, l'étudier tous ensemble et voir s'il faut étaler sa dette, voire annuler sa dette en partie" promet Bruno Le Maire. "Je suis favorable à ce que nous regardions toutes ces hypothèses là et je proposerai d'ici quelques semaines un dispositif de concertation et de conciliation qui doit permettre à toutes les entreprises qui sont en train d'arriver face à ce mur de la dette de leur proposer une solution sur-mesure. Il faut du sur-mesure." 

Le nombre de défaillance d'entreprises reste bas depuis le début de la crise financière, en raison des importantes aides publiques. Selon Altares, 7406 procédures collectives ont été ouvertes au premier trimestre 2021, soit une baisse de 32,1 % par rapport au 1er trimestre 2020. Mais désormais, 8 jugements sur 10 sont des liquidations directes. 

Thomas Leroy Journaliste BFM Business