PSA : 8 000 emplois supprimés et arrêt de la production à Aulnay

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Le premier groupe automobile français, qui réunit ce matin un comité central d'entreprise extraordinaire à son siège parisien, a prévenu qu'il accuserait ainsi au premier semestre une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros dans sa division automobile.
En plus des 3 000 emplois que représente actuellement l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), PSA compte supprimer 3 600 emplois de structure - administration, recherche et développement et commerce - par départs volontaires, et 1 400 emplois dans son usine de Rennes (Ille-et-Vilaine).
"Pour faire face à cette réduction durable d'activité en Europe, un projet de réorganisation des activités industrielles et de redéploiement des effectifs est présenté ce jour afin de restaurer la compétitivité du groupe et d'assurer son avenir", a expliqué Philippe Varin, président du directoire de PSA, dans un communiqué.
Le gouvernement "n'accepte pas en l'état" le plan de PSA
L'expert mandaté par l'Etat examinera la situation de PSA Peugeot Citroën pendant 15 jours, a déclaré jeudi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, après l'annonce des 8 000 suppressions de postes supplémentaires en France. "On ne peut pas accepter quelque chose comme ça", a-t-elle déclaré, en soulignant que le groupe avait perçu quatre milliards d'euros d'aides publiques ces dernières années. "Il faut regarder, il faut évaluer, c'est de l'argent qui a été versé sans contrepartie, ce qui n'est pas acceptable." De son côté, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déjà déclaré que le gouvernement "n'accepte pas en l'état" le plan de restructuration présenté par PSA.
Bernard Thibault, à la tête de la CGT, a estimé, lui, que cette annonce était un "séisme". "Je rappelle qu'il y a un an, nos représentants avaient déjà donné cette information. Sans doute que le contexte électoral ne se prêtait pas à la confirmation de ce séisme", a-t-il déclaré. La CFTC, quant à elle, qualifie cette fermeture de "dramatique". La CGT PSA, pour sa part a estimé que "la guerre (était) déclarée" après l'annonce de la suppression de 8 000 postes en France.