Les emplois d’avenir entrent en vigueur

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C'était l'une des grandes promesses de François Hollande pour répondre à la hausse du chômage : les emplois d'avenir rentrent en vigueur cette semaine. D'ici 5 ans, 150 000 jeunes vont signer des contrats de travail avec des collectivités locales ou des entreprises, avec au bout une formation et peut-être un nouvel emploi. Agés de 16 à 25 ans, ils ne sont généralement pas ou peu qualifiés et vont être pris en charge par l'Etat à hauteur de 75% du SMIC, une mesure qui va coûter plus de 2 milliards et demi d'euros. La Drôme, où le chômage a encore augmenté de 1,7% en septembre, fait partie des premières collectivités locales à expérimenter ces emplois, et les premiers contrats sont signés ce lundi.
« Jusque-là tu n’avais rien, mais c’est du donnant-donnant »
Pour le président du Conseil Général Didier Guillaume, les emplois d’avenir peuvent permettre d’offrir une réelle seconde chance à certains jeunes. « Il faut leur redonner confiance, leur permettre d’avoir une formation, mais ils ont aussi le devoir de réussir, de s’engager, de travailler, rien n’est gratuit. La société est difficile, donc ces jeunes-là, nous allons leur tendre la main, une bouée de sauvetage, en leur disant "jusque-là tu n’avais rien, pas vraiment d’avenir, nous allons t’aider, mais c’est donnant donnant. Tu auras un salaire, une formation, mais attention, ce n’est pas seulement pour glander, il faut aller bosser" ».
« Ce sera mon premier vrai travail permanent »
La preuve avec Gwenaëlle, 20 ans. Avec son BEP Commerce, elle se retrouve constamment confrontée aux mêmes questions : « Est-ce que j’ai le bac, le permis de conduire, de l’expérience ? Mais pour avoir tout ça, on a besoin d’un emploi ! », regrette-t-elle.
Elle a donc postulé pour l’un de ces contrats, dans la cantine d’un collège. « Les seuls contrats que j’ai eu dans la vie jusqu’à présent, c’était de l’intérim, des petits contrats d’un mois grand maximum avec une heure par jour à travailler… Ce n’est pas ce qu’on peut appeler un vrai travail à proprement parler, raconte-t-elle. Là, oui, avec de la chance, si j’ai ce poste, ce sera mon premier vrai travail permanent. Et ce n’est pas un emploi où je reste assise à rien faire, ça peut me servir pour mon projet professionnel plus tard, donc j’ai postulé sans chercher à savoir ».