Le gouvernement se penche sur le sort des salariés de Spanghero

Dans l'usine Spanghero de Castelnaudary. - -
L'enquête au sein de l'entreprise française Spanghero dans le scandale de la viande de cheval a révélé un faisceau « d'indices graves, précis et concordants » sur une tromperie d'ampleur européenne, a réaffirmé dimanche le gouvernement. Les ministres de l'Agriculture et de la Consommation, Stéphane Le Foll et Benoît Hamon, ainsi que Guillaume Garot le ministre délégué de l'Agroalimentaire, disent néanmoins se préoccuper du sort des 300 salariés et recevront lundi en fin d'après-midi les représentants du personnel et les syndicats concernés. Cette réunion vise notamment à « préparer avec eux les conditions de redémarrage de l'entreprise », soulignent-ils dans un communiqué. « Le gouvernement distingue la responsabilité de l'action qui semble relever des dirigeants de Spanghero, du travail de ses salariés. C'est pourquoi les services de l'Etat sont mobilisés pour accompagner les salariés de l'entreprise pendant la période de suspension provisoire », indique le texte.
Spanghero se défend de toute tromperie
Les autorités ont suspendu provisoirement l'agrément vétérinaire de l'entreprise afin de permettre à des enquêteurs de lever tout doute sanitaire. Mais la direction de l'entreprise se défend de toute tromperie délibérée et accuse le gouvernement d'avoir pris une décision précipitée condamnant l'usine à mort, dans une région fortement touchée par le chômage. Le maire de Castelnaudary Patrick Maugard (PS) a annoncé qu'il rencontrerait mardi les ministres en charge du dossier en compagnie de parlementaires de l'Aude, avec l'espoir d'obtenir une reprise partielle.
« Les rayons ne peuvent pas rester vides en attendant qu’on décide »
Pour les syndicats de Spanghero, il est urgent que le gouvernement lève l’interdiction sur les agréments sanitaire. Il en va de la vie de l’entreprise assure Paul Aparicio délégué FO chez Spanghero. « Les clients sont partis à la concurrence, deplore le syndicalistes. Les rayons ne peuvent pas rester vides en attendant qu’on décide si on va redémarrer ou pas. On a quelques clients important qui nous ont dit qu’ils souhaitaient patienter jusqu’à lundi voir mardi matin. Mais près, ils ne pourront plus nous attendre. C’est bien logique. Ce qu’on demande aux ministres c’est que l’enquête continue, on ne s’y oppose pas. Mais qu’ils nous laissent continuer notre activité même sous surveillance, sous tutelle ».
750 tonnes de cheval écoulées|||
La société Spanghero est soupçonnée d'avoir écoulé 750 tonnes de cheval à travers des millions de plats surgelés distribués dans plus d'une dizaine de pays européens. Selon Benoît Hamon, elle aurait réalisé une marge de 550 000 euros, ce que conteste le PDG Barthélémy Aguerre, qui parle de 200 000 euros. La viande de cheval retrouvée dans des préparations culinaires censément à base de boeuf était d'origine roumaine et avait transité par un trader chypriote, puis néerlandais, avant d'être redirigée par Spanghero vers la filiale luxembourgeoise du français Comigel, sous-traitant de Findus et de "marques distributeur" de plusieurs enseignes de grande distribution en Europe.