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Laurent Spanghero pourrait sauver son ex-entreprise

Laurent Spanghero, fondateur de l'entreprise, dont l'offre de reprise a été déjà rejetée par deux fois, assure que son dossier est aurjoud'hui parfaitement confrome et financé.

Laurent Spanghero, fondateur de l'entreprise, dont l'offre de reprise a été déjà rejetée par deux fois, assure que son dossier est aurjoud'hui parfaitement confrome et financé. - -

Le fondateur de la marque éponyme sera-t-il autorisé par l'administrateur judiciaire à reprendre le fournisseur de viande pris dans le scandale de la viande de cheval? La décision sera connue ce mercredi. Laurent Spanghero met en tout cas toutes les chances de son côté. Reportage.

Ce mercredi sera décisif pour les 230 salariés de Spanghero: au cours d'un comité d'entreprise, ils sauront en fin de journée si un investisseur pourra reprendre au moins partiellement l'entreprise au cœur du scandale de la viande de cheval. A la veille de ce rendez-vous crucial, Laurent Spanghero, fondateur du groupe et l'un des repreneurs potentiels, espère pouvoir reprendre son entreprise.

Par deux fois, son dossier n'a pas convaincu l'administrateur judiciaire. Mais cette fois il affirme avoir bouclé son projet et ses financements et se montre relativement optimiste.

Une décision cruciale en fin d'après-midi

Les représentants du personnel sont convoqués à 15 heures pour un comité d'entreprise avec l'administrateur judiciaire. Les salariés exhortent les habitants à venir manifester leur sympathie sur le parking de l'usine avant la réunion. La mairie fermera ses grilles et les commerçants sont appelés à tirer leur rideau.

Preuve de la gravité d'une situation qu'ils étaient loin d'imaginer avant le scandale, il y a moins de quatre mois, les salariés sont partagés avant ce comité d'entreprise entre la volonté de continuer à travailler et celle de faire payer cher leur licenciement à leur actuel propriétaire, la coopérative basque Lur Berri.

Les salariés premières victimes du scandale

Pris dans la tourmente depuis plus de trois mois, salariés d'une entreprise désignée par le gouvernement comme un acteur principal d'un scandale européen, certains d'avoir bien travaillé et d'être les victimes d'agissements qui leur étaient étrangers, les salariés ont laissé s'épancher le 28 mai une colère jusqu'alors contenue.

L'administrateur judiciaire venait de leur annoncer que son plan social concernerait tout l'effectif de l'usine. Les deux seuls projets de reprise partielle en discussion n'étaient pas financés. Mais ce sont surtout les mesures proposées par Lur Berri pour accompagner les licenciements qui ont exaspéré les salariés.

Lur Berri, qui a racheté l'entreprise aux frères Spanghero en 2009 et revendique de l'avoir ramenée à l'équilibre avant le scandale, a depuis formulé de nouvelles propositions. Mais celles-ci restent méprisantes pour le personnel, disent les syndicalistes qui exigent une indemnité correspondant à trois mois de salaire par année d'ancienneté.

Laurent Spanghero y croit

Quant à Laurent Spanghero, il a finalisé son projet de reprise. "Je peux dire ce soir que je réponds à toutes les conditions que l'administrateur judiciaire a imposées", a-t-il martelé.

Il dit pouvoir compter sur 3,5 millions d'euros de financement. Son projet préserverait une centaine d'emplois. Il reprendrait toutes les activités de l'usine, mais dans des dimensions réduites et y ajouterait une gamme végétale.

Spanghero, qui revendiquait 360 salariés avant le scandale, n'en fait plus travailler qu'une cinquantaine, selon FO. L'entreprise est en liquidation depuis avril avec maintien de l'activité pendant trois mois.

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D. N. avec Thomas de Rochechouart