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L'avenir des 281 salariés de l'aciérie Ascoval de nouveau suspendu à la justice

Lundi 25 mars, trois offres de reprise de l'aciérie Ascoval et deux marques d'intérêt ont été déposées.

Lundi 25 mars, trois offres de reprise de l'aciérie Ascoval et deux marques d'intérêt ont été déposées. - François Lo Presti-AFP

Le tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé un nouveau délai, jusqu'au 24 avril, à l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et à ses 281 salariés, pour trouver un repreneur. Trois nouvelles offres de reprise ont été déposées à la suite du désistement d'Altifort.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé un délai jusqu'au 24 avril 2019, à l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) pour la recherche d'un repreneur, a annoncé Me Guilhem Brémond, avocat de l'entreprise.

"Il y a des offres, il y a de bonnes offres (...) Notre seul objectif, c'est de favoriser la sortie d'un bon projet pour Ascoval", et ses 281 salariés, a déclaré l'avocat à la sortie de l'audience. "Une bonne offre, c'est une offre qui maintient l'activité (et) le personnel, qui est sérieuse industriellement", a-t-il ajouté, sans vouloir faire de commentaire sur les offres déposées

Lundi 25 mars, trois offres de reprise et deux marques d'intérêt ont été déposées auprès des organes en charge de la procédure, encore assorties à ce stade de conditions suspensives.

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ascoval © Bruno Le Maire et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand se rendus à Ascoval à Saint-Saulve en novembre 2018 - François Lo Presti-AFP

De source proche du dossier, deux d'entre elles sont jugées particulièrement crédibles : celles du sidérurgiste britannique British Steel et du spécialiste italien des aciers spéciaux Calvi Networks, qui prévoient la reprise totale de l'activité et du personnel.

Ces projets "sont cohérents, il va maintenant falloir qu'ils soient présentés au tribunal de façon complète, autant en termes commercial, industriel que financier", affirme Nacim Bardi, délégué syndical CGT, précisant que le personnel doit rencontrer prochainement ces repreneurs potentiels.

Une troisième offre, déposée par le fonds SecuFund Industry et portée par l'ancien patron d'Ascometal Franck Supplisson, prévoit une reprise partielle des salariés et une modification de l'activité. Les marques d'intérêt ont été formulées via des lettres d'intention par l'industriel régional Pascal Cochez et par un groupe hollandais souhaitant disposer de plus de temps pour étudier le dossier.

Lundi 25 mars, la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher s'est réjouie de voir des "gens très sérieux" porter ces projets de reprise, "un beau signal pour les salariés et les familles qui sont derrière". "Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué !", a-t-elle averti.

L'aciérie Ascoval attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries.
L'aciérie Ascoval attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries. © François Lo Presti-AFP

D'après une source proche des discussions, le tribunal de grande instance de Strasbourg devrait accorder un délai supplémentaire de "quelques semaines", peut-être jusqu'à "courant mai", pour se prononcer. Le personnel, lui, demande à ce que la prolongation ne dépasse pas quatre semaines. "Les salariés n'en peuvent plus, ils ne veulent plus vivre dans l'incertitude", explique Nacim Bardi, délégué CGT.

"L'intérêt porté à l'usine d'Ascoval, quelques semaines seulement après l'échec du projet d'Altifort, confirme la qualité et l'intérêt de cette usine", estime Bercy, qui salue "l'attitude très responsable du personnel de l'aciérie". "L'Etat, la région des Hauts-de-France et les collectivités locales vont travailler rapidement avec l'administrateur judiciaire pour permettre à ces offres préliminaires de devenir des offres fermes", assure Bercy. D'ici là, l'usine est en sous-activité depuis vendredi et jusqu'au 15 avril, toutes les commandes ayant été honorées.

Frédéric Bergé avec AFP