Immigration et chômage : quand l’Insee enquête

Les descendants d'immigrés d'Afrique sont 3 fois plus au chômage (29%) que les Français « de souche » (11%). - -
Les descendants d'immigrés d'Afrique sont 3 fois plus au chômage (29%) que les Français ayant des parents natifs de France (11%). C’est ce que révèlent les chiffres de l’Insee. Selon l’institut, cet écart s'explique en grande partie par le niveau d'études (diplômes obtenus), l'origine sociale et le lieu de résidence. Reste une part « inexpliquée » que les chercheurs, prudents, se sont gardé d'assimiler à du racisme.
Origine sociale, diplôme et lieu de résidence en cause
Si les descendants d'immigrés d'Afrique ont du mal à trouver du travail, c'est principalement qu'ils sont 2 fois plus nombreux que les Français ayant des parents natifs de France à sortir de l'école sans diplôme. Ils ne sont pas moins bons en math ou en géographie, mais ils grandissent dans des familles populaires. Et on le sait depuis longtemps, pour de nombreuses raisons, les chances de réussir à l'école sont moins élevés quand on est fils ou fille d'ouvrier. L'origine sociale et le niveau de diplôme sont des facteurs récurrents dans le constat que dresse l’Insee mais il faut aussi compter sur le lieu de résidence qui explique lui aussi en grande partie pourquoi les descendants d'immigrés sont à la peine sur le marché de l'emploi. Reste une « part inexpliquée », rapporte l’étude. Inexpliqué car il s'agit de phénomènes difficiles à mesurer. Sans parler de racisme, parmi ces autres freins à l'ascenseur social : les discriminations et le manque de réseau social.
« Certains immigrés ne disposent pas de réseaux d’intégration »
Pour Louis Maurin, le fondateur de l'Observatoire des inégalités (organisme indépendant d’information et d’analyse sur les inégalités), la difficulté de l’accès au marché du travail par les descendants d’immigrés est due aussi aux discriminations qu’ils rencontrent. « Il y a effectivement de la discrimination, explique-t-il. Et puis il y a d’autres facteurs que l’on a du mal à connaître et à estimer. Le fait d’avoir un réseau social par exemple. Le piston ! On sait à qui faire appel pour trouver du boulot. On sait que certaines population immigrés ne disposent pas de ces réseaux d’intégrations et c’est très difficile à mesurer ».