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Emploi

Florange : une victoire de Mittal ?

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Les craintes des syndicats s'accentuent après la publication d'extraits de l'accord conclu entre le gouvernement et ArcelorMittal. Sur les 180 millions d'euros promis par le sidérurgiste, moins d'un tiers concernerait des investissements stratégiques.

Le gouvernement s'est-il fait avoir par Mittal? Pour la droite, le contenu de l'accord dévoilé hier par la presse le confirme : c'est l'industriel indien qui a gagné.

"Si vraiment l'accord est aussi bon que le laisse entendre Matignon, pourquoi refuser de le publier?", s’interroge ainsi Nicolas Dupont-Aignan.

Et effectivement selon les spécialistes, Arcelormittal a fait très peu de concessions dans cet accord avec le gouvernement.

"Mittal a obtenu ce qu’il voulait, céder la partie "à chaud"", analyse Pascal de Lima, économiste à Sciences-Po. "On parle de 180 millions euros d’investissements mais seuls 53 millions seront dédiés à de vrais investissements stratégiques."

"D'un amateurisme à rougir"

Critiqué de toutes parts, la majorité se défend et signale que l’on peut désormais parler d’avenir pour Florange, ce qui n’était pas le cas il y a quinze jours. Alors que le Front de gauche dénonce un marché de dupe, l'accord reste, selon les socialistes, une victoire.

"L’accord qui a été trouvé par le gouvernement est un très bon accord, car il permet de sauver l’essentiel. Florange a un avenir", souligne le député PS Olivier Faure.

Un avenir qui toutefois est loin de rassurer les syndicats. Cet accord est selon eux "d'un amateurisme à rougir".

Et ils comptent bien en faire part au Premier ministre cet après-midi durant leur rencontre à Matignon.

Kelly Laffin