Florange : les hauts-fourneaux ferment définitivement

Site d'ArcelorMittal à Florange - -
ArcelorMittal a confirmé lundi son intention de fermer les hauts fourneaux de Florange (Moselle) tout en acceptant de donner deux mois au gouvernement français pour trouver un éventuel repreneur. Dans un communiqué, le groupe sidérurgique justifie sa décision par la chute du marché de l'acier, avec une demande européenne qui « se situe environ 25% en deçà de ses niveaux de 2007 ». « Force est de constater qu'après quatre années de difficultés économiques, aucun retour prochain aux niveaux d'avant crise ne peut malheureusement être espéré », déclare la direction dans un communiqué.
ArcelorMittal précise avoir accepté la demande du gouvernement français de chercher un repreneur pour la phase liquide de Florange « au cours des 60 prochains jours ». La cokerie, bien qu'elle ne soit pas concernée par le projet de fermeture, pourrait être incluse dans la cession.
« Possible d’éviter tout licenciement sec »
Le groupe ajoute qu'il pourrait être « possible d'éviter tout licenciement sec » dans le processus de fermeture des hauts fourneaux de son site de Florange officialisé lundi, qui concerne 629 personnes. « La société a conscience de l'impact de cette annonce pour les salariés concernés et pour leurs proches », mais les licenciements secs sont évitables « en recourant aux différents dispositifs existants - notamment les programmes de mobilité et d'accompagnement individuel », assure le groupe. ArcelorMittal s'engage par ailleurs à poursuivre les investissements nécessaires sur le site de Florange afin d'assurer la pérennité des activités aval en Lorraine.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a assuré lundi que le gouvernement serait « vigilant à ce qu'ArcelorMittal donne accès à toutes les informations » pour que la recherche d'un repreneur à Florange (Moselle) « ait les meilleures chances de réussir ».
« Monsieur Montebourg, ayez un peu de courage ! »
Réuni au siège du groupe à Saint-Denis, près de Paris, le CCE avait démarré en début de matinée avec un seul point à l’ordre du jour : « la situation économique et industrielle d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine ». En arrivant au siège, où un important dispositif policier était déployé, le délégué FO, Walter Broccoli avait estimé que ce CCE allait signer « l'arrêt de mort officiel » de l'usine. Il a appelé l'Etat à « nationaliser la sidérurgie ». « Monsieur Montebourg, ayez un peu de courage », a-t-il lancé au ministre du Redressement productif.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a préconisé de son côté sur France Info une « maîtrise publique » de l'ensemble des activités sidérurgiques à Florange.
Quelques 600 salariés, sur les 2 500 de Florange, sont concernés par la décision, sans parler des sous-traitants.
Tous les représentants syndicaux venus participer au CCE ont souligné la nécessité de ne pas scinder le site mosellan. « Personne ne rachètera Florange s'il n'y a pas toute l'usine », a dit Xavier Le Coq (CFE-CGC). A l'issue du CCE, ce syndicaliste a relevé que sans la cokerie, il y avait « zéro chance de reprises », et qu'avec, le taux passe à « 0,1% de chance ».