Florange : des métallos vont occuper les hauts-fourneaux

Les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) - -
La mobilisation pour la sauvegarde du site sidérurgique de Florange monte d’un cran. Le représentant syndical CFDT du site a annoncé jeudi que des salariés de Florange (Moselle) allaient occuper les hauts fourneaux. « A partir d'aujourd'hui, on prend possession de l'usine, on va dans les hauts fourneaux », a déclaré Edouard Martin, visiblement ému, entouré d'une quinzaine de militants.
Edouard Martin et une quinzaine de militants ont ensuite gagné symboliquement la partie du site où se dressent les hauts fourneaux. Ils sont toutefois restés au pied des installations, décidant de ne pas y pénétrer dans l'immédiat, avant de regagner leurs locaux syndicaux. « On a pris le contrôle de l'alimentation en gaz », a expliqué le syndicaliste, affirmant que les militants occuperaient les lieux dès qu'ils seront alertés par les salariés sur place d'une consigne de la direction de couper cette alimentation, essentiel pour la préservation des hauts-fourneaux.
Les syndicats étaient ressortis frustrés et en colères de leur rencontre avec Jean-Marc Ayrault, jeudi à Matignon. Le 1er ministre avait refusé toute renégociation de l'accord signé avec ArcelorMittal.
« On a été trahis »
Ce nouveau rebondissement dans le feuilleton Florange est survenu après l'annonce par la Commission européenne qu'ArcelorMittal avait retiré une première version du projet expérimental Ulcos, sur lequel le gouvernement fonde ses espoirs de salut du site sidérurgique. « On est tous écœurés, on a été trahis », a réagi Edouard Martin, fer de lance de la lutte syndicale à Florange. « On a deux ennemis: on va se battre contre Mittal et contre le gouvernement », a poursuivi le syndicaliste, qui a appelé le président François Hollande à reprendre « le dossier en main ».
Appel à la grève à Basse-Indre
Parallèlement, une intersyndicale réunie jeudi pour la première fois à l'usine ArcelorMittal de Basse-Indre (Loire-Atlantique), près de Nantes, a lancé un appel à une grève de 24 heures lundi prochain. Une soixantaine de postes vont être supprimés à Basse-Indre par le transfert à Florange des deux premières étapes de sa production.