Contrats d'insertion : à peine annoncés, déjà critiqués

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500 millions d’euros par an, c’est ce que devraient coûter les contrats d’insertion, destinés aux jeunes précaires. Présenté par le Premier ministre à la conférence contre la pauvreté, ce dispositif permettra aux 18-25 ans en difficulté d’insertion professionnelle de percevoir une allocation de 450 euros par mois, tout en bénéficiant d’un accompagnement intensif. Chaque contrat d’insertion sera signé entre un jeune sans emploi en grande difficulté et Pôle emploi. Pour l’heure, il ne concerne que dix territoires pilotes, soit environ 100 000 jeunes.
« En France, c’est marche ou crève »
A 23 ans, David fait partie des 100 000 premiers bénéficiaires. Abandonné par ses parents et contraint de partager une petite chambre avec son frère, ce jeune musicien diplômé d’un BTS commercial tente de survivre de contrats courts et éparpillés, qui ne lui permettent pas d’avoir droit aux Assedic : « Il faut dire que les 18-24 ans, en France, c’est un ‘’peu marche ou crève’’. A la mission locale, on m’a proposé une mission rémunérée deux mois, à 400 euros ». Ces mêmes institutions, elles, se disent débordées et dépourvues du budget nécessaire pour appliquer cette mesure
De leur côté, les associations étudiantes voient déjà des carences dans ces contrats d’insertion. « 100 000 jeunes couverts, c’est de la mesurette compte tenu de l’ampleur de la situation de paupérisation des jeunes », critique Julien Blanchet, président de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes). Selon lui, ce contrat d’insertion est l’occasion manquée d’étendre le RSA à tous les jeunes sans aucun revenu entre 18 et 25 ans.
« Il n’y a aucun autre signal pour les autres salariés »
Dans la classe politique, enfin, l’opposition de droite adresse elle aussi son jeu de critiques. Laurent Wauquiez, député R-UMP (filloniste), parle de « provocation. Que dans un problème de crise, il y ait une volonté du gouvernement de faire un geste pour les plus fragilisés, tout le monde peut le comprendre. Le problème, c’est quand dans le même temps où l’on fait ça, il n’y a en revanche aucun signal pour les autres salariés ». Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, reproche au gouvernement de choisir « une nouvelle fois la politique de l’assistanat. La vraie responsabilité du gouvernement c’est de relancer la machine industrielle, économique, de créer de l’activité, de créer de l’emploi ».