Chômage : ces régions où tout va bien

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C’est un nouveau record. En septembre, la croissance continue du chômage depuis 17 mois a connu en septembre sa plus forte augmentation depuis avril 2009.
A la fin du mois de septembre, on comptait en métropole 3,05 millions de demandeurs d'emploi sans activité, soit 46 900 de plus qu'en août, une hausse d’1,6% en un mois, 10% en un an. Si on ajoute les DOM, le nombre de chômeurs dépasse les 3,3 millions, et au total, en incluant les chômeurs travaillant à temps réduit, la métropole accuse un nouveau record : 4,5 millions de personnes cherchaient un travail à la fin septembre, 4,7 millions avec les DOM.
Les jeunes sont encore une fois les plus touchés, avec une explosion supérieure à 2,2% en un mois. Un jeune de moins de 25 ans sur quatre est au chômage, un sur deux pour ceux qui n’ont pas de diplôme.
L’exemple de Cholet
Au milieu de ce marasme, il y a quand-même quelques régions qui s'en sortent beaucoup mieux. C’est le cas de Cholet et ses environs, dans le Maine et Loire, un bassin économique où le taux de chômage est en dessous des 7%. Sur un an par exemple, Pôle Emploi dans la région a pu proposer plus de 7 000 emplois, souvent en CDI alors que dans les années 90, la zone a subi la crise du textile et des dizaines de milliers d'emplois ont été détruits. En 1998, le taux de chômage culminait à 15%.
Jacques Geindre, qui dirige une entreprise de textile, estime que la principale raison est « le sens de l’entreprise » de la population. « Quand on dit « attention on est en danger », l’ensemble des collaborateurs se mobilisent. Ce sont des gens déterminés », pense-t-il.
« Les patrons comme les salariés aiment leur entreprise »
Gilles Bourdouleix, le maire de Cholet, partage ce point de vue d’un « état d’esprit » particulier. « Il faut le puiser dans l’histoire, un territoire qui a la tradition depuis très longtemps de se battre, ce côté besogneux, industriel, au sens riche des mots, de vrais battants. Les patrons comme les salariés aiment leur entreprise », raconte-t-il.
La région surfe aussi sur un maillage très solide de PME. « Maintenant il y a de grands groupes avec des capitaux étrangers, mais on a beaucoup plus d’entreprises familiales, qui ne versent pas beaucoup de dividendes, qui ont cette vision de long terme », estime Philippe Musset, d’une agence de développement départementale.
« Un rythme annuel de progression d’offres d’emplois »
Hervé Bonnet, responsable des statistiques à Pôle Emploi dans le Maine et Loire, voit bien les évolutions. Il a la chance de travailler dans une région où le chômage est en baisse. « Ils ont su développer des industries dans des domaines très diverses, il y a eu une vraie révolution industrielle dans les années 90. On s’est dit "on ne refait pas les erreurs du passé, on ne met pas tous les œufs dans le même panier", c’est là que différentes entreprises sont venues s’implanter. Dans un contexte morose, on est sur un rythme annuel de progression d’offres d’emplois. Il y en a plus actuellement qu’il y a un an », raconte-t-il. Une situation qui doit faire bien des envieux.