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Bruno Le Maire conteste l'analyse du Medef sur le besoin massif de travailleurs étrangers

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Sur Europe 1, le ministre de l'Economie estime que la première priorité est de mieux former les demandeurs d'emploi avant de faire appel à l'immigration.

Le patronat s'interroge sur les conséquences économiques de la loi sur l'immigration adoptée ce mardi. Car pour le Medef, le besoin en travailleurs étrangers va très vite devenir considérable.

Les Experts : L'économie aura "massivement besoin de travailleurs étrangers" d'après le Medef - 20/12
Les Experts : L'économie aura "massivement besoin de travailleurs étrangers" d'après le Medef - 20/12
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"Ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l'immigration, c'est l'économie", a ainsi souligné son président Patrick Martin, soulignant que "d'ici 2050, nous aurions besoin, sauf à réinventer notre modèle social, sauf à réinventer notre modèle économique, de 3,9 millions de salariés étrangers".

Un besoin de 3,9 millions de travailleurs étrangers, selon le Medef

Une analyse contestée en bloc par Bruno Le Maire. Ce jeudi sur Europe1/CNews, le ministre de l'Economie explique: "formons ceux qui sont sur notre sol, qui n'ont pas de travail ou qui n'ont pas la bonne formation".

Et d'insister: "formons et qualifions les chômeurs sur notre sol avant de faire appel à l'immigration. Je me méfie des solutions de facilité".

Pour le président du Medef, la formation n'est qu'une partie de la solution. "Il y a des métiers en tension où dans un premier temps, il faut faire venir les personnes éloignées de l'emploi. Il faut bien former les jeunes. Mais le jour venu, collectivement, en âme et conscience, sereinement, rationnellement, fera-t-on ce choix" de faire venir de la main-d’œuvre étrangère?

Par ailleurs, "on sait que, par exemple, en France, la population en âge actif va baisser à partir de 2036. Or, on a des régimes sociaux - les retraites, l'assurance chômage, la santé - qui sont assis sur les revenus du travail, donc sur l'emploi. Que va-t-on faire?", s'interroge le patron des patrons.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business