Assurance-chômage: "circonspect" sur la suspension du texte, Le Maire appelle "à poursuivre la réforme"

Une opposition claire. Réagissant à la suspension de la réforme de l'assurance-chômage décidée par Gabriel Attal, Bruno Le Maire a déclaré être "très circonspect sur les gages que l'on peut donner, sur les positions de circonstances, sur les accommodements, sur les calculs", au micro de France Inter ce lundi matin.
Selon le ministre de l'Economie et des Finances, "si la France veut le plein emploi, si elle veut sa réindustrialisation, si elle veut rester une puissance économique de tout premier plan, il faut aller vers le plein emploi et donc il faut poursuivre la réforme de l'indemnisation du chômage".
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir, dans la foulée des résultats du premier tour des élections législatives, qu'il n'allait pas publier le décret sur cette réforme, qui devait paraître ce lundi 1er juillet.
"Je ne vais pas changer de convictions en l'espace de 24 heures"
Résultat, la réforme de l'assurance-chômage, décriée par les syndicats, est suspendue. Elle devait réduire, à partir du 1er décembre, la durée maximale d'indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement.
"J'ai dit à votre micro, il y a maintenant plusieurs années, qu'à modèle social constant, nous ne pouvions pas arriver au plein emploi", a insisté Bruno Le Maire.
"Je souhaite qu'on arrive au plein emploi à 5% de chômage. J'ai toujours dit qu'il fallait poursuivre la réforme de l'indemnisation du chômage. Je ne vais pas changer de convictions en l'espace de 24 heures parce qu'il faudrait que j'arrive à convaincre un tel ou un tel", a-t-il ajouté.
Appel à voter "pour un candidat du camp social-démocrate"
Le ministre de l'Economie a par ailleurs estimé que le Rassemblement national était "un danger pour notre nation" et qu'il n'apportait "aucune des réponses nécessaires aux questions de nos compatriotes".
"Le combat, c'est de nous battre pour que le Rassemblement national n'ait pas une majorité absolue à l'Assemblée nationale dimanche prochain", a-t-il assuré.
Mais Bruno Le Maire a aussi estimé que La France insoumise était "un danger pour la nation", évoquant pêle-mêle "le communautarisme", "l'antisémitisme" et "la violence" du mouvement politique.
"On ne choisit pas un danger au profit d'un autre", a-t-il conclu, appelant les électeurs à voter "pour un candidat du camp social-démocrate, c'est-à-dire un représentant du Parti socialiste, du Parti communiste ou des Verts", dans les circonscriptions où "Ensemble" n'est pas présent au second tour.