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Emploi

266.000 emplois détruits en 2020

Un restaurant fermé à cause des mesures sanitaires à Montpellier, le 8 mars 2021

Un restaurant fermé à cause des mesures sanitaires à Montpellier, le 8 mars 2021 - Pascal GUYOT © 2019 AFP

Sous l'effet de la crise sanitaire, 296.000 emplois salariés ont été détruits l'an passé. L'emploi non salarié a pour sa part progressé de 30.000.

Sans surprise, l’année 2020 marquée par l’épidémie de Covid-19 aura eu de lourdes conséquences sur l’emploi. Selon l’Insee, 266.000 emplois ont été détruits l’an passé, après la création de 285.000 emplois en 2019. Un recul qui s’explique principalement par l’emploi salarié (-296.000), notamment dans le privé (-332.000), l’emploi public ayant lui fini l’année en hausse (+36.000). De son côté, l’emploi non salarié a augmenté de 30.000 en 2020 et enregistré sa septième année consécutive de hausse en raison de la multiplication du nombre de microentrepreneurs.

Au sein de l’emploi salarié, c’est principalement dans les secteurs les plus affectés par la crise que l’on observe les suppressions d’emplois les plus importantes: -128.000 dans l’hôtellerie-restauration, -68.000 dans les services aux ménages, -32.000 dans le commerce… Ces trois secteurs concentrent ainsi plus des deux tiers des pertes d’emploi salarié. Sans compter les 58.000 emplois salariés hors intérim détruits dans l’industrie en 2020, le plus fort recul du secteur depuis 2010.

A l’inverse, l’emploi hors intérim a progressé dans la construction (+31.000) où "l’ajustement de court terme de l’emploi à la chute de l’activité est essentiellement passé par une baisse du recours à l’intérim en début d’année", écrit l’Insee. Le secteur des services non marchands a lui aussi créé des emplois en 2020 (+59.000), essentiellement dans le domaine de la santé.

Forte hausse du halo autour du chômage en 2020

Si les destructions d’emplois salariés ont été importantes en 2020, elles "sont de bien moindre ampleur que les pertes d’activité, le dispositif d’activité partielle, largement ouvert à compter de mars 2020, permettant une importante rétention de main-d’œuvre dans les entreprises", tempère l’institut de la statistique.

Ce soutien massif de l’Etat a également permis de ne pas voir le chômage exploser. Mieux, le taux de chômage au sens du BIT (Bureau international du travail) a même reculé de 0,4 point l’an dernier pour s’établir à 8% de la population active. Reste que cette baisse est largement trompeuse. Et pour cause, elle s’est accompagnée d’une hausse du halo autour du chômage de 0,8 point, lequel a atteint son plus haut niveau depuis 2003.

Le halo autour du chômage représente les personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais qui ne recherchent pas un emploi, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles, soit parce qu’elles le sont mais ne recherchent pas activement, soit parce qu’elles sont ni disponibles, ni en recherche.

Or, les confinements successifs ont fortement restreint les démarches de recherche d’emploi "et, dans une moindre mesure, la disponibilité pour travailler a été réduite (pour contrainte de garde d’enfant par exemple", relève l’Insee. Ainsi, des individus qui étaient jusqu’alors considérés comme chômeurs au sens du BIT (sans emploi ayant effectué une démarche active de recherche au cours des quatre dernières semaines et qui se déclare disponible dans les deux semaines pour occuper un emploi) sont sortis des statistiques pour rejoindre le halo autour du chômage.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco