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ÉDITO. Impôts: Barnier face aux démons éternels de la France

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L'ÉDITO DE RAPHAËL LEGENDRE. Justice fiscale, surtaxe sur l’IS ici, taxation du capital, retour de l'ISF... A Matignon, il flotte dans l'atmosphère comme un air de 2012. Gare aux recettes has been.

Il flotte dans l'atmosphère comme un air de déjà vu. Un air de 2012. Souvenez-vous, cette époque formidable où les déficits dérapaient à répétition, où l'on nous vendait de la justice fiscale matin midi et soir et que les prélèvements flambaient de tous côtés pour combler le tonneau des danaïdes des dépenses publiques…

Et voilà que depuis quelques jours émane de Matignon une petite musique qui entonne le refrain de la justice fiscale, avec des velléités de surtaxe sur l’IS ici, de taxation du capital par là, jusqu'à un éventuel retour de l'ISF. Etrange pays où l'on n'a pas encore de gouvernement mais déjà la liste des impôts.

On se souvient pourtant des conséquences de la politique fiscale de François Hollande: une croissance au tapis, une courbe du chômage qui ne voulait pas s’inverser et surtout, un pouvoir d’achat des ménages qui a reculé sous le poids des impôts entre 2012 et 2014… Merci, la justice fiscale!

L’Edito de Raphaël Legendre : Barnier et les démons éternels de la France - 19/09
L’Edito de Raphaël Legendre : Barnier et les démons éternels de la France - 19/09
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Folie fiscale

"La folie, disait Einstein, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent." Alors par pitié, tâchons de ne pas renouer avec les démons éternels d’une France biberonnée à la dette, la dépense et aux impôts.

On a trop entendu le sketch des dirigeants politiques affirmant, comme Michel Barnier mercredi, qu’ils découvraient effarés l’état des finances du pays, pour mieux préparer l’opinion à des hausses d'impôts. Comme on connaît les mesures qui devraient être prises pour ramener un peu de sérieux dans nos finances publiques.

Il a fallu deux ans à François Hollande pour comprendre que l’impôt asphyxiait l’économie et que la bonne recette, c’était une politique de l’offre, de création de richesse. 40 milliards de baisses de charges et une réforme du marché du travail ont permis de créer plus de 2 millions d’emplois. Et jusqu’à ce qu’on rouvre le robinet à dépense pour les Gilets jaunes en 2019, les 3% de déficit étaient tenus.

Alors par pitié M. le Premier ministre, ne refermez pas une décennie de politique de l’offre. Mario Draghi vient de tirer la sonnette d’alarme sur la compétitivité du Vieux continent. Ce n’est pas en alourdissant le boulet des impôts que vous la redresserez.

Raphaël Legendre