BFM Business
Economie et Social

Voici le classement des villes dans lesquelles les habitants consomment de façon responsable

placeholder video
D'après le dernier classement de Too Good To Go, Blablacar et Leboncoin, les villes de la Nouvelle Aquitaine et d'Auvergne-Rhône-Alpes tirent leur épingle du jeu en matière de consommation responsable.

Depuis bientôt deux ans, l'inflation persistante a notamment eu pour effet de favoriser une consommation plus responsable chez certains Français. Mais ce mode de consommation consistant à réduire le gaspillage alimentaire, acheter des produits de seconde main ou encore à privilégier des trajets collectifs ne se diffuse pas de manière égale à travers les régions. C'est ce que montre la seconde édition du classement de la consommation responsable établi par trois acteurs majeurs du segment en France : Leboncoin, Too Good To Go et Blablacar.

Ce baromètre classe les grandes villes et les villes moyennes en fonction du degré de "responsabilité" du mode de vie qu'adoptent leurs habitants. Pour cela, chaque plateforme a réalisé son propre classement des villes où le taux d'utilisateurs par rapport au nombre d'habitants était le plus élevé sur une période d'un an: ces trois classements sont ensuite additionnés et aboutissent à deux catégories: une pour les 20 grandes villes de plus de 100.000 habitants et une autre pour les 20 villes moyennes qui comptent entre 20.000 et 100.000 habitants.

Bordeaux, Grenoble et Paris en tête des grandes villes

Parmi les 20 grandes villes, la palme revient à Bordeaux qui reste première parmi celles dont le mode de vie des habitants est le plus responsable tandis que Grenoble et Lyon complètent le podium après avoir progressé de quelques rangs par rapport à l'année dernière. Du côté des 20 villes moyennes, Blagnac a été propulsée en tête du classement pendant que Saint-Herblain et Vannes sont chacune descendue d'une marche sur le podium.

A une échelle plus grande, deux régions tirent leur épingle du jeu à savoir la Nouvelle Aquitaine et l'Auvergne-Rhône-Alpes qui placent respectivement 12 et 7 villes dans les deux classements, la Nouvelle-Aquitaine y intégrant même trois nouvelles: Limoges, Bègles et Anglet. "Le palmarès dans son ensemble est dominé par l’ouest de la France, avec plus de 50 % des villes des deux top issues des régions de l’Ouest : Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine", relèvent par ailleurs les trois plateformes.

A l'opposé, c'est dans le quart nord-est de la France que se situent la plupart des villes où le recours aux trois plateformes est le plus faible : Forbach, Cambrai, Lens, Maubeuge ou encore Vandoeuvre-les-Nancy.

Des facteurs sociologiques et démographiques peu significatifs

Selon le directeur du département Opinion de l'IFOP Jérôme Fourquet, cette géographie "renvoie notamment à la densité de la vie associative plus active en Rhône-Alpes et sur la façade atlantique, et sur le plan électoral et politique à des zones d’influence traditionnelles des courants écologistes."

S'il met plutôt en avant des tendances géographiques pour décrypter ces classements de la consommation responsable, l'expert écarte les facteurs sociologiques et démographiques. "L’analyse réalisée par l’IFOP met en lumière une absence de corrélation statistique entre l’intensité du recours à ces plateformes et les pourcentages de 65 ans et plus comme de moins de 35 ans dans la population de ces villes", souligne Jérôme Fourquet. De même, ce dernier constate que "le coefficient de corrélation entre la proportion d’ouvriers et d’employés dans une ville et l’intensité du recours à ces plateformes est très faible."

"On constate que les villes moyennes qui sortent dans le haut du classement (Vannes, Chambéry, Annemasse…) ne sont pas sinistrées, ce qui vient battre en brèche l’idée que ces plateformes seraient prioritairement fréquentées par des populations fragilisées financièrement, faisant la chasse aux économies."
Timothée Talbi