Vacances d'été: un bilan contrasté pour le secteur du tourisme

La rentrée approche et c'est le moment de faire le bilan des vacances d'été. Si la flambée des tarifs hôteliers semble s'être accentuée à cause de l'inflation, les Français ont tout de même réussi à s'adapter en privilégiant des destinations moins fréquentées ou bien en partant moins longtemps.
"Les professionnels de la restauration ont bu la tasse"
D'après les premiers retours des professionnels du secteur du tourisme, les résultats s'avèrent contrastés. L'été 2023 est plutôt stable par rapport à 2022 mais les dépenses sur place ont logiquement été revues à la baisse pour s'adapter à l'inflation. "Les professionnels de la restauration ont bu la tasse", affirme Linda Laine, rédactrice en chef du magazine professionnel L'Echo touristique, sur le plateau de BFMTV. D'après elle, les Français ont davantage privilégié la cuisine de produits locaux chez eux .
"Le pouvoir d'achat en baisse est une vraie problématique pour nous", complète Frank Chaumes, Président de la branche restauration de l'UMIH nationale, avant de déplorer la difficulté pour les restaurateurs de stabiliser leur prix à cause de l'inflation. Évidemment la météo peu clémente de cet été sur le littoral Atlantique et du Sud-Ouest est aussi pointée du doigt mais c'est surtout le manque de personnel qui demeure plus inquiétant. "Certains établissements ont été obligés de fermer en pleine saison", commente Frank Chaumes.
L'hôtellerie en meilleure forme
Du côté de l'hôtellerie en revanche, les chiffres sont bien plus encourageants, en particulier pour les campings qui ont vécu le retour de la clientèle étrangère et l'arrivée en masse de Français attiré par le prix avantageux de l'hébergement en plein air. Même le secteur hôtelier classique a tiré son épingle du jeu: le taux d'occupation a décliné de 2% mais le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 1,7%.
"Nous avons connu un contexte favorable cette saison et nous maintenons des marges correctes", précise François Gauthier, Président de la branche des hôteliers indépendants. Les prix plus élevés pratiqués cette année auraient permis au secteur d'enregistrer un chiffre d'affaires record. À cela s'ajoute également le retour en force de touristes internationaux sur le territoire français.
Voyager local pour dépenser moins
C'est plus précisément l'hôtellerie dans les zones montagneuses et rurales qui ont engrangé un chiffre d'affaires plus important par rapport à l'an passé, avec notamment une hausse de 13,2% dans les Alpes du Nord et de 7% dans les Pyrénées.
Pour Vanguelis Panayotis, Directeur général de la société MKG Consulting, ces régions présentent "un meilleur rapport qualité-prix par rapport à des destinations plus traditionnelles sur la Côte d'Azur ou sur le littoral Atlantique". Ce dernier évoque également le choix de fuir la chaleur d'été alors que les épisodes de canicule étaient déjà annoncés dès le début des vacances. "Cet été, l'inflation et la météo ont joué les arbitres dans le choix des vacanciers", résume Linda Laine.
Pour ceux qui ont pu se permettre de partir à l'étranger, l'Europe du sud et le Maroc ont été majoritairement prisés étant donné un coût de la vie sur place moins onéreux. C'est ce que confirme Guillaume Rostand, porte-parole de Liligo, tout en expliquant que "l'industrie aérienne revient enfin à une situation d'avant Covid malgré l'inflation". Malgré une augmentation de "25% des billets d'avion d'une année sur l'autre, on sent quand même un vrai dynamisme".
Réduire les coûts autant que possible
D'après Vanguelis Panayotis, le tourisme de proximité en famille pendant le Covid laissé place à "une envie féroce d'assouvir cette frustration de ne pas avoir pu voyager aussi librement". "D'un côté, on a besoin de vacances parce qu'on vit dans un milieu plus anxiogène et de l'autre, on a vu un certain pallier d'acceptabilité en termes de prix", décrit-il en expliquant que le choix de rester dans l'Hexagone est apparu comme une bonne alternative.
Pour réduire les coûts, certains vacanciers ont pris la décision d'écourter leurs congés estivaux, voire ont opté pour des périodes hors-saison. Ce choix permettrait selon Guillaume Rostand de "bénéficier de tarifs en moyenne 30% moins chers". Une solution qui reste évidemment réservée aux Français sans enfants.