Thierry Breton commissaire européen? Pas de "conflit d'intérêt", selon Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Thierry Breton en 2016 - Eric Piermont - AFP
Emmanuel Macron a salué jeudi, à Saint-Denis de la Réunion, les "compétences" de Thierry Breton, qu'il a proposé pour devenir commissaire européen, ajoutant qu'il ne craignait pas pour lui de "conflit d'intérêts", un risque pointé par plusieurs opposants.
Deux semaines après le rejet de Sylvie Goulard, le président français a proposé ce jeudi Thierry Breton, 64 ans, actuel PDG du groupe Atos et ex-ministre de l'Economie, comme nouveau membre français à la Commission européenne.
Thierry Breton "a les compétences et l'expérience requises", ancien ministre de l'Economie "avec des vrais résultats" et ancien chef d'entreprise qui a "réussi", a fait valoir le président. "Parce qu'il a été dirigeant d'entreprise publique, le groupe France Télécom à l'époque, il a été ministre de l'Economie et des Finances pendant un peu plus de deux ans sous la présidence de Jacques Chirac, avec des vrais résultats, une vraie compétence qui a été reconnue, et il a ensuite réussi comme chef d'entreprise dans le groupe Atos, dont il a assuré la transformation."
Le chef de l'État et la présidente de la future Commission, Ursula von der Leyen, "se sont mis d'accord sur ce profil après une discussion en amont". "Si nous proposons ce candidat, c'est qu'il convient", a commenté l'Élysée.
Thierry Breton à la tête d'une entreprise subventionnée par l'UE
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a fait remarquer ce jeudi qu'Atos était "une société du numérique qui touche des subventions européennes" et que le numérique faisait partie du portefeuille convoité par la France.
Le député LR Julien Aubert a prévenu pour sa part qu'il fallait "faire attention", parce que Thierry Breton "a dirigé une entreprise et les règles européennes en matières de conflits d'intérêts sont extrêmement strictes". D'autant que le groupe Atos est un fournisseur de services informatiques de l'Union européenne.
"Est-ce que, quand il était chez Atos, il pensait qu'il allait devenir commissaire européen? Non", a ajouté Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse. "Est-ce que quand il était à Atos, il a pu bénéficier de quelque chose? Non."
Selon le président français, "la question qui va être posée, et ce sur quoi il apportera toutes les réponses, c'est 'Est-ce qu'il a coupé tous les liens avec l'entreprise sur le plan personnel et sur quel dossier il devra se déporter'".
Atos a annoncé jeudi que Thierry Breton serait remplacé à la direction générale du groupe à partir du 1er novembre par l'actuel directeur général délégué Elie Girard.