Qu’est-ce que l’inflation sous-jacente, cet indicateur scruté par la BCE qui ne baisse pas?

Le ralentissement de l’inflation se poursuit en Europe. Selon les dernières données d’Eurostat, la hausse des prix à la consommation est tombée à 5,5% en juin sur un an dans la zone euro, après 6,1% en mai. Soit un niveau quasiment divisé par deux par rapport au record atteint en octobre 2022, à 10,6%.
La principale contribution à l'inflation vient désormais des tarifs de l'alimentation (y compris alcool et tabac), qui ont encore flambé de 11,7% en glissement annuel en juin, en ralentissement tout de même par rapport à mai (+12,5%). De même, la hausse des prix des biens industriels (hors énergie) a été moindre en juin (+5,5% après 5,8% en mai). Le renchérissement des tarifs des services s'est en revanche accéléré à 5,4%, après 5% en mai.
Pas de quoi contenter la Banque centrale européenne dont l’objectif est de ramener l’inflation à 2%. Surtout, l’évolution d’un autre indicateur particulièrement scruté par la BCE ne laisse pas entrevoir de nette accalmie à ce stade: l’inflation sous-jacente.
L’inflation sous-jacente plus représentative
Indicateur de référence des banquiers centraux, l’inflation sous-jacente a légèrement augmenté, passant de 5,3% sur un an en mai, à 5,4% en juin en zone euro. Si elle est tant surveillée, c’est qu’elle est jugée plus représentative que l’inflation globale. En effet, l’inflation sous-jacente exclut les prix très volatils comme l’énergie et l’alimentation et permet ainsi de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix.
C’est la trajectoire de l’inflation sous-jacente qui dicte la politique monétaire de la BCE. Tant qu’une décrue franche n’est pas observée, la banque centrale entend poursuivre la remontée des taux.
"Nous ne voyons pas suffisamment de preuves tangibles du fait que l’inflation sous-jacente, en particulier les prix domestiques, se stabilise et diminue", a prévenu mercredi la présidente de l’institution, Christine Lagarde.
“Nous sommes très attentifs à l’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, qui représente 70% du panier de la consommation”, rappelait déjà début juin le gouverneur de la Banque de France dans une interview accordée aux Echos. “C’est la part de l’inflation qui risque d’être persistante: c’est le champ d’action de la politique monétaire”, avait-il ajouté.