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Union européenne

Plan de relance européen: pourquoi tant de retard?

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Validé le 21 juillet dernier, l'Europe attend toujours l'argent de son plan de relance de 750 milliards d'euros.

C'est le genre d'usine à gaz dont l'Europe s'est fait une spécialité… Annoncé en grande pompe le 21 juillet dernier, le vaste plan de relance européen de 750 milliards d'euros peine à entrer en action.

Car pour toucher les milliards du plan baptisé "Next Generation EU", il faut traverser les méandres administratifs et juridiques de chaque pays. En effet, les 27 doivent tous voter et ratifier le plan puisqu'il s'agit d'un endettement commun.

C'est par exemple ce qui coince en Allemagne. La Cour constitutionnelle a été saisie pour savoir s'il fallait décaisser cet argent : certains élus (dont ceux du parti extrême droite AfD) estiment inconstitutionnel qu'un seul euro des contribuables allemands puisse aider à la relance des pays voisins.

Seuls 16 pays l'ont ratifié

Avant d'emprunter sur les marchés financiers, la Commission européenne doit donc y être autorisée par l'ensemble des parlements nationaux et un certain nombre de parlement locaux, cela fait une quarantaine de votes dans les 27. Début avril, seuls 16 pays l'avaient ratifié, dont la France, l'Espagne ou encore l'Italie.

Et ce sont justement les Italiens qui attendent le plus de ces milliards puisque le pays sera le premier bénéficiaire du plan (composé de 360 milliards de prêts et 390 milliards de subventions). Elle doit recevoir 209 milliards d'euros dont 80 milliards de subventions. Puis, vient l'Espagne qui doit percevoir 140 milliards d'euros.

La France devrait recevoir environ 40 milliards d'euros soit une partie du plan de relance national de 100 milliards d'euros. L'objectif du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, c'est d'avoir dépensé la moitié de ce plan d'ici la fin de l'année.

Le plan de relance attend toujours d'être validé
Le plan de relance attend toujours d'être validé © BFM Business

Mais pour cela, le plan français devra respecter un certain nombre de critères déterminés par la Commission européenne, notamment la part allouée à la neutralité carbone et celle à la digitalisation de l'économie.

Il faut d'ailleurs que chaque Etat membre transmette son programme définitif à la Commission pour validation. Et la deadline se rapproche : le 30 avril prochain.

En théorie, 70% du montant du plan doit être versé en d'ici 2022, le reste étant versé en 2023, date à partir de laquelle l'UE commencera à rembourser les intérêts. Au total, l'emprunt doit être remboursé sur 30 ans, jusqu'en 2058.

Par Thomas Schnell avec Thomas Leroy