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L'UE assure qu'elle "ne touchera pas" aux 210 milliards d'euros russes qu'elle a gelés mais va les utiliser pour aider l'Ukraine

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"Il nous faut travailler d'urgence à une nouvelle solution pour financer l'effort de guerre de l'Ukraine à partir des avoirs russes gelés, explique la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Union européenne va continuer à mobiliser les avoirs russes gelés pour aider l'Ukraine, mais sans toucher à ces actifs eux-mêmes, a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Il nous faut travailler d'urgence à une nouvelle solution pour financer l'effort de guerre de l'Ukraine à partir des avoirs russes gelés. Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l'Ukraine un prêt de réparation", mais "on ne touchera pas aux actifs eux-mêmes", a expliqué la dirigeante de l'exécutif européen, lors d'un discours devant les eurodéputés à Strasbourg.

"Cette guerre est celle de la Russie. C'est donc à la Russie de payer", a-t-elle ajouté.

Le montant de ce "prêt de réparation" n'a pas été indiqué, mais Mme von der Leyen a précisé que les risques associés devraient être portés "collectivement" par les 27. Quant à l'Ukraine, elle "ne remboursera le prêt qu'une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre", a-t-elle assuré.

210 milliards d'euros

Les avoirs de l'État russe à l'étranger ont été gelés après l'invasion de l'Ukraine en février 2022. La plus grande partie, quelque 210 milliards d'euros, se trouve en Belgique, pays membre de l'UE.

Les 27 États de l'Union ont dans un premier temps décidé d'utiliser les intérêts générés par ces avoirs, soit plusieurs milliards d'euros par an, pour financer l'effort de guerre de l'Ukraine.

Après des mois de discussions, les dirigeants du G7 avaient ensuite conclu un accord en octobre 2024 pour utiliser les intérêts générés par ces avoirs pour garantir un prêt en faveur de l'Ukraine, d'un montant de 45 milliards d'euros en ce qui concerne l'Union européenne.

Certains pays de l'UE jugent qu'il faut aller plus loin, en utilisant le capital lui-même, et pas seulement des intérêts.

Mais une majorité d'Etats membres, dont la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, se montrent beaucoup plus prudents et soulignent qu'une saisie de ces avoirs se heurte à des obstacles juridiques et risque de déstabiliser l'euro en détournant de futurs investisseurs étrangers.

OC avec AFP