Espagne: enquête ouverte sur des entreprises gérant des locations touristiques

Le gouvernement espagnol a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête contre des entreprises gérant un grand nombre d'appartements touristiques sur les plateformes de location, accusées de déstabiliser le marché du logement par des pratiques commerciales trompeuses.
Cette procédure s'ajoute à une première enquête ouverte en juin contre des loueurs ne disposant pas de licences touristiques. Elle vise des sociétés chargées d'administrer des appartements touristiques, parfois par "centaines", précise le ministère de la Consommation dans un communiqué.
Fausses "familles idéales"
Ces entreprises, qui gèrent des biens disposant en général bel et bien de licences, sont accusées de s'être faites passer pour de simples particuliers lors de la rédaction des annonces mises en ligne sur les sites de location afin de séduire les clients potentiels.
Il s'agit d'entreprises "qui créent un profil différent" pour chaque appartement, souvent celui d'une "famille idéale", et qui ne correspond pas "au propriétaire réel", a détaillé sur la télévision publique TVE Patricia Suarez, présidente de l'association de consommateurs Asufin.
Interrogé par des journalistes, le ministre de la Consommation Pablo Bustinduy, à l'origine de cette enquête, a jugé que cela pouvait relever de "pratiques commerciales trompeuses", susceptibles de "porter atteinte au droit au logement en Espagne".
Flambée des loyers
L'annonce de cette enquête survient alors que les critiques se multiplient en Espagne contre les appartements touristiques, accusés d'alimenter la flambée des loyers dans les grandes villes du pays en réduisant le nombre de logements mis en location pour les habitants.
Cette colère a poussé la mairie de Barcelone (nord-est) à annoncer le 21 juin la fin des locations d'appartements touristiques d'ici à 2029. À Malaga (sud), la municipalité a quant à elle décidé qu'aucun nouvel appartement de vacances ne serait autorisé dans 43 quartiers de la ville.
Une démarche encouragée par le gouvernement de gauche espagnol, qui travaille à la création d'un registre des logements touristiques et saisonniers afin de lutter contre la location illicite de certains appartements, qui pourrait être opérationnel au printemps 2025.