Shein, Temu… Bruxelles veut plus taxer les petits colis entrant dans l'UE

La Commission européenne a annoncé mercredi qu'elle souhaitait imposer des "frais de traitement" aux colis vendus par de grandes plateformes en ligne et entrant dans l'UE, afin de financer des contrôles douaniers renforcés contre les produits illégaux.
Les services des douanes sont submergés par des millions de petits colis importés chaque jour en Europe, en provenance essentiellement de Chine. Certains ne respectent pas les normes européennes ou représentent un danger pour le consommateur. Les sommes collectées permettront de "faire face aux coûts croissants" des contrôles, a expliqué la Commission dans un communiqué.
Montée en puissance de Shein et Temu
Environ 70% des Européens font des achats en ligne et quelque 12 millions de petits colis à faible valeur entrent chaque jour dans l'UE, a détaillé la vice-présidente de la Commission, Henna Virkkunen, lors d'une conférence de presse.
Aujourd'hui, quand un consommateur européen achète un produit qui coûte moins de 150 euros en dehors de l’UE, il ne paye que la TVA et pas les droits de douane. Or la valeur moyenne d'un panier sur ces sites atteint 50 euros. La réforme actuellement en discussion vise à supprimer ce seuil de 150 euros.

Environ 91% de ces petits colis viennent de Chine, vendus par des plateformes telles que Temu ou Shein qui connaissent une croissance fulgurante.
Le nombre de ces petits colis "a doublé en un an, entre 2023 et 2024", a souligné Henna Virkkunen.

Responsabilité des plateformes
Le projet de l'UE obligerait aussi les plateformes a endosser une responsabiité directe sur les produits vendus en les obligeant a fournir les données avant l’arrivée des marchandises sur le sol européen. Objectif: identifier les risques et stopper les produits non conformes avant même qu’ils n’entrent sur le territoire.
Cette vague d'importations "met une pression énorme sur les autorités des États membres de l'UE, en particulier nos autorités douanières qui sont la première ligne de défense".
"On a constaté que de nombreux produits étaient non conformes, voire dangereux", a ajouté Henna Virkkunen. Des signalements sont remontés ces derniers mois sur des ventes de produits dangereux, comme des chauffages d'appoint mal conçus, des jouets avec des risques d'ingestion pour les enfants ou des produits chimiques dans les cosmétiques. En cas de violations avérées, ces plateformes pourraient se voir infliger des amendes.
Outre l'impact de ces produits sur la santé et la sécurité des consommateurs européens, elle a évoqué leur impact sur l'environnement ainsi que les distorsions de concurrence avec des commerçants qui respectent les normes de l'UE.