Une étude dessine l'entreprise de 2030, une entreprise "Full RSE"
L’entreprise traditionnelle ne sera bientôt plus… vive l’entreprise "Full RSE" ! Un nouveau modèle d’organisation que l’Institut de l’Entreprise, la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (FNEGE) et PwC, ambitionnent de voir naître en 2030, où la responsabilité sociale et environnementale aura infusé à tous les niveaux, dans une étude que révèle en exclusivité ce mardi BFM Business. Des ressources humaines à la direction générale en passant par les services informatiques... l’entreprise sera alors 100% responsable.
C’est le sens de l’histoire, expliquent, en substance, les auteurs de cette étude, tant nous, "citoyens, consommateurs, travailleurs, voulons une entreprise davantage au service de la nature, des personnes, de la société, de la science, de la culture, de la liberté"...
La puissance publique, ne pouvant "pas tout, toute seule", les entreprises doivent donc prendre leur part dans cette période de grands défis et elles doivent se transformer. Elles le souhaitent, d’ailleurs, explique l’Institut de l’Entreprise et c’est de toute façon dans leur intérêt, parce qu’"aucune entreprise ne peut prospérer durablement et authentiquement au sein d’un environnement qui se dégrade. Aucune entreprise ne se développe économiquement et socialement sans un effort volontaire et constant de progrès".
Une nécessaire montée en compétences
De fait, l’avènement de l’entreprise full RSE ne se fera pas sans mal. Il exige une adaptation des salariés, à tous les niveaux. "Les compétences métiers traditionnelles restent essentielles, mais elles ne suffisent pas", notent les auteurs de cette étude.
Il faut donc les améliorer. Par exemple, il faut que la Direction des services informatiques maîtrise l’éco-conception des systèmes numériques et les nouveaux cadres réglementaires. La Direction financière doit pouvoir mesurer les données extra-financières et elle doit savoir utiliser le prix carbone.
Et si l’on ne trouve pas ces compétences en interne, il faudra recruter, poursuivent les auteurs de l’étude, qui précisent que tout cela va prendre du temps.
"Si nous constatons que les entreprises se montrent capables de faire évoluer leurs manières de manager et de produire, il faut rester conscient qu’il s’agit nécessairement d’une démarche de longue haleine", explique Paul Allibert, Directeur général de l’Institut de l’entreprise.
Selon lui: "Intégrer la RSE de manière native dans les business modèles et la stratégie est loin d’être acquis, même dans les entreprises à la pointe de cette dynamique, et exigera un long cheminement collectif".
Pour se donner un maximum de chance de réussite, les auteurs de cette étude préconisent de renforcer les liens avec le monde académique et de former dès l’école, les dirigeants de ces nouvelles entreprises, où la RSE sera présente de manière transversale.