Transports, énergie, écoles, secteur privé... A quoi peut-on s'attendre avec les grèves ce mardi?

Le mardi 18 octobre sera-t-il une journée noire? Quatre organisations syndicales, la CGT, Force Ouvrière, FSU et Solidaires, ont appelé à une journée de mobilisation interprofessionnelles avec deux revendications.
D'une part, réclamer des hausses de salaires dans un contexte d'inflation durable et, d'autre part, protester contre les réquisitions de salariés menées dans les raffineries et dépôts de carburant qui sont perçues comme des affronts au droit de grève. BFM Business fait un état des lieux des différents secteurs ayant prévu de suivre le mouvement.
• Dans les transports
Secteur particulièrement scruté lors des grèves, les transports seront perturbés ce mardi 18 octobre après un appel lancé par CGT Cheminots et Sud-Rail. La SNCF a déjà indiqué que "la circulation serait perturbée sur certains trains TGV Inoui, Ouigo, et TER."
"Il y aura de fortes perturbations qui seront sans doute très différentes d'une ligne à l'autre, il y a des lignes qui pourront être affectées", a expliqué Clément Beaune lundi matin sur France Inter.
Le ministre des Transports a notamment évoqué la possibilité de ratios "d'un train sur deux" dans certaines régions.
Au niveau national, un TER sur deux circulera en moyenne. Des perturbations sont aussi à prévoir pour les TGV Atlantique et sur le réseau Ouigo tout comme l'Eurostar et sur les liaisons avec l'Espagne. Le trafic des trains Intercités sera aussi fortement perturbé avec la moitié du service assurée en journée et des difficultés concentrées sur les liaisons entre Bordeaux et Marseille, entre Nantes et Bordeaux et sur le trajet Paris-Limoges-Toulouse.
En région parisienne, le trafic des métros (gérés par la RATP) devrait être normal ou quasi normal pour les lignes 1, 2, 3, 3 bis, 4, 5, 7, 7 bis, 8, 9, 10, 11 et 14. Le trafic sera légèrement perturbé (8 à 9 trains sur 10) pour les lignes 6, 12 et 13. En revanche, seulement trois trains sur quatre circuleront pour la ligne A. Le ratio sera similaire pour le sud de la ligne B tandis que seulement la moitié des trains circuleront au nord avec une interconnexion maintenu à Gare du Nord.
Le taux de service sera également d'un train sur deux pour le RER C et les lignes H et N. Les Franciliens les plus touchés seront ceux qui empruntent les lignes J, L et R ainsi que le RER D puisque seulement un tiers des trains fonctionneront sur ces axes avec une rupture d'interconnexion entre Châtelet-les-Halles et Gare de Lyon pour le RER D. Le taux de service sera réduit pour les bus puisque seuls deux sur trois seront sur les routes.
Par ailleurs, le technicentre du Landy qui s'occupe de la maintenance des TGV, sur le réseau gare du Nord, des Eurostar et des Thalys a voté en faveur d'une grève dès lundi.
La Fédération des transports de la CGT a aussi appelé les chauffeurs routiers à "gonfler les piquets de grève": "Les salariés du transport routier de marchandises et, plus particulièrement, ceux qui concourent à transporter des matières dangereuses sont solidaires de la lutte en cours."
• Dans le secteur de l'énergie
La propagation du mouvement social dans les rangs d'EDF avait fait du bruit la semaine dernière alors que l'énergéticien est lancé dans une course contre la montre pour redémarrer le plus grand nombre de réacteurs nucléaires avant cet hiver. D'après la CGT, une centrale nucléaire sur deux serait touchée par la grève qui pourrait induire des coupures d'électricité dans certaines entreprises.
• Dans l'éducation
Dans le milieu scolaire, une grève des enseignants des lycées professionnels est prévue depuis mercredi 12 octobre. Sept syndicats appellent à protester contre la réforme d'Emmanuel Macron qui prévoit une augmentation du nombre de semaines de stage, ce qui mettrait en péril "la réussite aux examens et la poursuite d'études".
Le mouvement pourrait être suivi plus largement dans les rangs de l'Éducation nationale alors que les enseignants ont jusqu'à ce lundi soir pour se prononcer. Alors que le syndicat SUD-Éducation a déjà apporté son soutien à la grève, le syndicat majoritaire dans l’enseignement secondaire SNES-FSU, notamment, a également annoncé sa participation dans un communiqué: "Les salariés de très nombreux secteurs professionnels se mobilisent depuis des mois dans leurs entreprises ou leurs services pour revendiquer et gagner de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité. Les jeunes se mobilisent aussi, pour leurs conditions de vie et d’étude ainsi que pour une réforme des bourses ambitieuse."
Le périscolaire sera quant à lui particulièrement touché selon le coordinateur de la CGT-Fonction publique Baptiste Talbot qui évoque dans Le Parisien une grève "très suivie chez les Atsem (aides à l’autonomie des enfants NDLR), en maternelle." "Elles étaient nombreuses à avoir suivi le mouvement à la rentrée scolaire mais leurs revendications salariales sont toujours là, rappelle-t-il. C’est la même chose pour les crèches où le mouvement devrait être très suivi selon nos informations."
• Dans le secteur de la santé
Premier syndicat dans le secteur de l'hospitalisation privée, la CFDT Santé-Sociaux a appelé à la grève dans les cliniques et maisons de retraite à but lucratif afin de réclamer des hausses de salaires.
La fonction publique hospitalière est également concernée par des préavis de grève.
• Dans la fonction publique
Outre la fonction publique hospitalière, la fonction publique de l’État et la fonction publique territoriale enregistrent aussi des préavis de grève.
"Au vu des premiers éléments qui nous remontent, il pourrait y avoir de nombreux grévistes parmi les agents de la voirie, les services techniques mais aussi administratifs ou encore les agents des bibliothèques et ceux des offices HLM", évoque dans Le Parisien François Livartowski, de la CGT fonction publique.
C'est le cas des éboueurs qui devraient être nombreux à prendre part à la grève dans plusieurs grandes villes.
• Dans le secteur privé
TotalEnergies n'est plus la seule entreprise privée touchée par un mouvement social. Le secteur agroalimentaire pourrait faire face à une mobilisation massive de ses salariés alors que 50.000 d'entre eux avaient déjà participé à la grève du 29 septembre.
Dans d'autres secteurs d'activité, des contestations auront lieu au sein du constructeur aéronautique Dassault, du groupe automobile Stellantis et du groupe industriel et technologique Safran où les employés n'ont pas trouvé satisfaction dans les dernières augmentations salariales consenties par les directions.