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Règles douloureuses: 66% des salariées sont favorables au congé menstruel en entreprise

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Selon une étude de l'Ifop, 66% des salariées françaises seraient favorables à la mise en place d'un congé menstruel en entreprise.

Faut-il instaurer un congé menstruel dans les entreprises ? En Europe, l'Espagne ouvre la voie: le gouvernement souhaite mettre en place un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l'État pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Du côté de la France, si quelques initiatives ont été prises isolément par des entreprises, sa généralisation n'est pas à l'ordre du jour. Pourtant, une majorité de Françaises y serait favorable: selon une étude menée par l'Ifop* pour Eve and Co et relayée par Le Parisien, 66% des salariées françaises approuveraient la mise en place d'un congé menstruel en entreprise.

En outre, 64% des salariées interrogées déclarent qu'elles pourraient y avoir recours s'il était mis en place dans leur entreprise. Les deux tiers des salariées (66%) jugent même plus attrayante une entreprise qui le proposerait, un chiffre qui grimpe à 76% chez les 15-24 ans. Plus de la moitié des salariées interrogées (53%) déclarent en effet subir des règles douloureuses.

Des inquiétudes

Néanmoins, l'instauration d'un congé menstruel suscite des inquiétudes. "Parmi les femmes qui disent qu’elles n’auraient pas recours au congé menstruel, 53% expliquent qu’elles craignent qu’on ne les croit pas ou qu’on les considère comme paresseuses", souligne l'Ifop, et quatre sur dix (39%) y renoncerait par peur du regard des autres. Par ailleurs, 71% des salariées considèrent que le congé menstruel serait un frein à l'embauche des femmes et 70% qu'il serait un obstacle à la prise de responsabilités dans l'entreprise. En outre, 66% des salariées disent craindre des moqueries.

Un sujet important: 65% des salariées françaises assurent avoir rencontré au moins une difficulté liée aux règles dans le cadre professionnel, comme des problèmes de concentration (48%), des difficultés à se tenir debout (44%) ou à accéder aux toilettes pour changer leur protection hygiénique (38%). Deux salariées sur dix (21%) ont également subi des remarques désobligeantes ou des moqueries.

*Enquête réalisée par l’IFOP pour Eve and Co du 12 au 15 septembre 2022 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d'un échantillon de 993 femmes salariées, représentatif de la population des salariées françaises âgées de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV