Réforme des fonctionnaires: les syndicats remontés contre le gouvernement

Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, est en charge de la réforme des fonctionnaires. - -
En gardant le cap d'une adoption avant l'été de la réforme de la fonction publique, le gouvernement ne respecte pas les "conditions minimales" du dialogue social, ont protesté mercredi les organisations syndicales, venant s'ajouter au débat qui agite l'exécutif.
Les syndicats jugent la concertation insuffisante, surtout pour une réforme aussi importante en pleine période de "gilets jaunes" et de grand débat national. Signe de la défiance des syndicats, la CGT Fonction publique, le premier d'entre eux, a annoncé mercredi qu'il ne se rendrait pas vendredi aux voeux d'Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat chargé de cette réforme. L'annonce a été faite alors que le représentant de la CGT se trouvait justement en réunion avec le secrétaire d'Etat, qui reçoit depuis mardi chaque organisation syndicale pour des discussions bilatérales.
Par son "refus systématique et continu de prendre en compte la moindre proposition des organisations syndicales sur des enjeux essentiels, l'exécutif démontre que, dans la réalité, il n'a aucun attachement au dialogue social", a dénoncé le syndicat dans un communiqué.
"Les conditions minimales du dialogue ne sont pas réunies"
Le projet de loi "est déjà ficelé" et Olivier Dussopt a laissé entendre mercredi qu'il "ne changera quasiment rien" à un texte qui inquiète les syndicats, notamment sur la possible suppression de 120.000 postes d'ici 2022, la rémunération au mérite, ou encore le recours accru aux contractuels, a affirmé à l'AFP le secrétaire général de la CGT Fonction publique, Jean-Marc Canon, après l'entretien à Bercy.
Un "passage en force", juge-t-il, alors que la tenue du grand débat aurait "nécessité de suspendre complètement" l'élaboration du texte, pour donner plus de temps à d'éventuelles négociations - des concertation, en l'état. "Nous considérons que les conditions minimales du dialogue ne sont pas réunies", a-t-il ajouté.
Un calendrier trop rigide
Même son de cloche à la CFDT, 2e syndicat de fonctionnaires, qui a redemandé dans un communiqué un "assouplissement du calendrier" qui "pourrait permettre d'éclairer les débats". Au contraire, regrette Jean-Marc Canon, Olivier Dussopt "a confirmé que le gouvernement veut faire adopter le projet de loi en juin" avec, de fait, un passage en Conseil des ministres "certainement fin mars".
Un dossier qui divise jusqu'au sein du gouvernement et qui a été débattu - parfois vivement - lors du séminaire de rentrée du 9 janvier puis lors du Conseil des ministres du 16 janvier, ont indiqué des sources gouvernementales à l'AFP, confirmant des informations d'Europe 1 et du Canard Enchaîné.