Prix du gazole: un millier de routiers s'invitent dans le conflit et organisent des blocages ce samedi

L'Otre (Organisation des Transporteurs Routiers Européens) organise 15 opérations de blocage samedi en France pour protester contre la hausse de la fiscalité du gazole décidée par le gouvernement. - Mychelle Daniau - AFP
Après les professionnels du BTP qui cette semaine ont bloqué les dépôts de carburant, c'est au tour des routiers de protester la hausse de 2 centimes de leurs taxes sur le gazole dans le projet de loi de finances pour 2020. L'Otre (Organisation des Transporteurs Routiers Européens), troisième organisation syndicale du secteur, a appelé ses adhérents, principalement de TPE et des PME, à organiser des barrages filtrants et des blocages sur les autoroutes ce samedi.
"Tout s'organise comme prévu", a confirmé Jean-Marc Rivéra, porte-parole de l'Otre, à BFMTV. "Les blocages et les barrages se sont déjà en place dans les Hauts de France, en Franche Conté, dans les Bouches du Rhône et en Normandie, il s'organisent en Aquitaine nord et sud ainsi qu'en Île-de-France", nous a indiqué ce porte-parole en précisant qu'à quelques kilomètres de Paris, en Seine-et-Marne, des camions ont commencé à filtrer les passages des véhicules.
Dans son communiqué, publié vendredi, l'Otre annonçait une quinzaine d'opérations dans 11 régions.
Pas de divergence avec les autres syndicats de routiers
Ces opérations ne sont pas soutenues par les deux principales organisations du métier, FNTR et TLF. "Sur le fond, il n'y a pas de divergence, mais nous ne sommes pas d'accord sur la forme", avance Jean-marc Rivéra en expliquant que son syndicat défend principalement les intérêts des TPE et PME plus touchées par les augmentations de tarifs du gazole que les grands transporteurs.
"Alourdir la fiscalité sur le carburant n’a aucune valeur environnementale et ne constitue qu’une mesure fiscale représentant un surcoût de 800 euros par véhicule/an pour les transporteurs français", explique l'Otre dans un communiqué.
Le syndicat rappelle qu'en 2015, une augmentation de 4 centimes par litre avait représenté un surcoût annuel de 1500 euros par véhicule. "Tout cela ne fait que nous désavantager par rapport à nos concurrents européens qui font leur plein dans d'autres pays. Nous avons perdu l'international, nous perdons le marché national, et on va finir par perdre le local", craint le porte-parole de l'Otre.
L'Otre décidera lundi de la poursuite du mouvement et de la forme qu'il prendra. Va-t-il aggraver une situation déjà tendue par la grève des transports? "L'idée est d'être assez éloigné des agglomérations et de manifester le samedi pour épargner le citoyen qui va travailler la semaine", a expliqué à l'Agence France-Presse (AFP) Jean-Marc Rivéra.
