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Nouvelle convention médicale: les syndicats donnent leur feu vert, sans être pleinement satisfaits

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La négociation entre les médecins généralistes et spécialistes et l'Assurance maladie débouche mardi sur la signature d'une nouvelle convention sur cinq ans qui acte l'augmentation de nombreux tarifs médicaux.

Signataires, mais pas totalement satisfaits. Cinq syndicats représentatifs de médecins libéraux ont signé une nouvelle convention avec l'Assurance maladie pour fixer les tarifs médicaux, notamment celui de la consultation généraliste qui passera à 30 euros à partir de décembre.

Les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux ont salué une "date importante pour le dialogue social conventionnel" à travers cet accord "inédit et important".

"Ça nous donne un peu d'espoir"

MG France, la CSMF et la FMF sont les trois signataires côté généralistes. Pour Agnès Giannotti, la présidente de MG France, principal syndicat de médecins généralistes, "au moins, aujourd'hui, ça nous donne un peu d'espoir".

L'accord "va permettre d'éviter que des médecins ne ferment pour des raisons financières", mais "il n'y a pas le choc d'attractivité dont la médecine libérale a besoin".

Franck Devulder, président de la CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français), se dit quant à lui "satisfait du travail accompli, d'une nouvelle convention qui va donner aux médecins libéraux des moyens différents pour prendre en charge plus de Français"

"Bien sûr le choc d'attractivité n'est pas à la hauteur de nos espérances", déplore toutefois le président de la CSMF, voyant cet accord comme "un premier pas pour avancer vers une refonte de la médecine libérale (...) c'est indispensable d'y être parvenu."

"On n'a pas le choc d'attractivité qu'on souhaitait"

Côté spécialistes, Avenirs Spé Le Bloc, la CSMF et le Syndicat des Médecins Libéraux SML ont également signé cet accord, "quelque chose de positif", pour Sophie Bauer, présidente du SML.

"Nous avons pu exprimer nos revendications, pu faire évoluer de façon importante ce texte de façon à ce qu'il devienne intéressant à signer pour les médecins", déclare Sophie Bauer, "on reste sur l'idée qu'il faudrait une consultation à 50 euros et un secteur 2 ouvert à tous, nous avons la conviction que ces deux mondes ne pouvaient pas se faire au sein de l'Assurance maladie mais devaient être portés au niveau des ministères."

"On n'a pas le choc d'attractivité qu'on souhaitait. Les 30 euros pour un médecin généraliste ça ne fait que rattraper l'inflation, voire même ça ne rattrape pas complètement l'inflation", déplore également la présidente du SML qui s'est prononcé pour l'avis ponctuel consultant à 60 euros.

L'USML, seul syndicat non signataire

Sophie Bauer salue toutefois la possibilité de "travailler avec l'Assurance Maladie pour augmenter l'attractivité en cours de convention, c'est quelque chose d'assez nouveau qui n'existait pas dans les textes antérieurs".

"Si les spécialistes ont signé, c'est probablement qu'ils s'y retrouvent", a lancé le président du principal syndicat de spécialistes Avenir Spé Le Bloc, Patrick Gasser, s'est montré peu enthousiaste pour un accord qui ne revalorise pas de la même manière tous les spécialistes.

"Il n'y a pas assez de mesures qui nous emmène vers l'avenir pour apporter une vraie réponse à la population", a encore réagi Patrick Gasser

L'USML est quant à lui le seul syndicat représentatif à n'avoir pas signé, réclamant une consultation de base à 50 euros pour en revenir à une médecine libérale pure et dure, non "subventionnée" et "caporalisée" par l'Assurance maladie.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV