Mutuelles: l'UFC-Que choisir dénonce une augmentation "alarmante" des tarifs de 40% en cinq ans

Les tarifs flambent. L'association de consommateurs UFC-Que choisir dénonce "une augmentation alarmante des cotisations" pour les complémentaires santé. Ainsi pour un assuré donné, y compris en prenant en considération l’âge, la cotisation a accusé une hausse médiane de 40% entre 2018 et 2024, d’après les relevés de l'association.
En 2025, les cotisations des complémentaires augmentent de 6% environ selon les acteurs du secteur. Mais l'association estime que "ce chiffre ne dit rien des variations en fonction de l’âge, principale donnée prise en compte dans le calcul des cotisations". Certains contrats ont même augmenté de 30%, toujours selon l'UFC - Que choisir.
"Ces augmentations étouffent des millions de Français et accentuent les inégalités sociales."
"L’accès aux soins n’est pas un privilège"
Dans un sondage réalisé par l'association, 7% des personnes interrogées ne sont pas couverts par une mutuelle. Un chiffre qui monte à 11% pour les étudiants et à 17% pour les personnes sans activité.
"Laisser les plus vulnérables choisir entre se soigner et payer leurs factures, c’est indigne d’un pays comme le nôtre", dénonce Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.
"L’État doit cesser de détourner le regard et prendre ses responsabilités. L’accès aux soins n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental", poursuit cette dernière.
L'association pointe en particulier les frais de gestion de ces complémentaires santé "entre 10% et 27%, selon leurs propres chiffres", qui pourraient être évités. À titre de comparaison, les frais de gestion de la Sécurité sociale sont compris "entre 1 et 4% du budget selon les branches", d'après le site internet de la Sécu.
Un projet de "grande sécu"
L'UFC-Que choisir plaide donc pour un système de "grande Sécu" avec une prise en charge à 100% des soins essentiels par l’Assurance maladie. "Pour les foyers français, les dépenses allouées aux complémentaires santé via les cotisations seraient réorientées vers l’Assurance maladie, sur un principe plus redistributif", détaille l'association.
Par ailleurs, cela permettrait d'en finir avec la division du remboursement (la part Sécurité sociale et la part mutuelle) et donc de largement simplifier le système et de faire des économies de gestion.
Dans le sondage, plusieurs personnes témoignent en effet de la complexité des démarches administratives. "Les comparaisons entre mutuelles sont impossibles car elles ne parlent pas le même langage!", s'exclame ainsi un retraité interrogé. "Il faudrait vraiment que les complémentaires santé (mutuelles) soient plus claires sur les informations de garanties car je trouve que c'est incompréhensible", renchérit un autre.
Enfin, ce nouveau système pourrait permettre aux professionnels de santé de gagner du temps.