Législatives: la patronne de la CFDT affirme que l'on "ne peut pas être militant CFDT et militant RN"

À neuf jours du premier tour des législatives anticipées, la secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail, Marylise Léon, a clarifié la position politique de son syndicat, ce vendredi 21 juin sur RMC.
"La CFDT est fidèle à son histoire, elle est fidèle à ses valeurs. (...) Donc elle est résolument opposée à l’extrême droite, à ses projets inégalitaires, au fait de vouloir trier les gens en fonction de leur couleur de peau ou en fonction de leur nationalité", a-t-elle déclaré.
Malgré cette prise de position, la CFDT ne souhaite pas donner une consigne de vote à ses militants, contrairement à sa consœur de la CGT, qui a appelé à voter pour le Nouveau Front populaire. Avant l’ouverture des scrutins, où le RN est annoncé en tête, la CFDT veut inciter les citoyens à aller voter, tout en laissant du libre-arbitre aux votants et en s'affichant "opposée à l’extrême droite".
Des militants RN exclus de la CFDT
Pour être en adéquation avec sa ligne "tout sauf le RN", le syndicat a pris des décisions en interne. "On ne peut pas être militant RN et être militant à la CFDT. Nous faisons une grosse différence entre ceux qui militent et ceux qui votent", souligne Marylise Léon. Une règle qui ne concerne pas les encartés actifs des autres partis engagés dans les élections législatives.
"Le RN n'est pas un parti comme les autres. (...) Nous avons déjà exclu des militants RN qui étaient adhérents CFDT et qui prônaient ce qu'ils pensent du RN dans la CFDT", affirme-t-elle. En 2017, l'une de ces exclusions a d'ailleurs été contesté devant la justice. Qui a donné raison au syndicat, jugeant que la structure était dans son bon droit.
Une règle qui n'est pas sans conséquence pour le syndicat. "On perd des adhérents et on en gagne. Ça a le mérite d’être une période utile de clarification. On est au clair sur les valeurs", indique la successeure de Laurent Berger.
L'opposition entre le RN et la CFDT, ne se limite pas qu’aux valeurs antagonistes des deux organisations. "Il y a aussi une question de programme, (...) vous prenez les votes qu’a pu avoir le RN au Parlement européen, c’est contre l’écart salarial entre les hommes et les femmes". Interrogée sur la déclaration de Jordan Bardella, qui a annoncé abroger la réforme des retraites si son parti remporte l’Assemblée, Marylise Léon est limpide. "J’appelle ça de l'opportunisme électoral, je n’ai aucune confiance", a-t-elle conclu.