INFO BFM BUSINESS. Réforme de l'assurance chômage: le gouvernement prêt à l'abandonner, mais sous conditions

Le gouvernement Barnier pourrait bien abandonner la réforme de l'assurance chômage, laissée en suspend par ses prédécesseurs. C'est en tout cas l'une des pistes qui a été évoquée lors des rendez-vous entre le cabinet du Premier ministre et les partenaires sociaux la semaine dernière.
Le gouvernement est prêt à redonner la main aux partenaires sociaux, quitte, en cas d'accord, à s'asseoir sur sa réforme de l'assurance chômage. Mais pas sans conditions. Elles sont aux nombres de deux, affirment plusieurs sources à BFM Business.
Tout d'abord, que les partenaires sociaux arrivent à s'entendre avant le 30 octobre prochain. Pourquoi cette date? Tout simplement, car le décret qui prolonge les règles actuelles tombe le lendemain.
Une date proche, mais ce n'est pas impossible d'y arriver si l'on en croit la responsable de la CFDT Marilyse Leon:
"Il est tout à fait possible d'avoir une négociation flash en quelques semaines et pouvoir concrétiser en quoi les entreprises s'engagent sur l'emploi des seniors", a-t-elle déclarée à la sortie de son rendez-vous avec Michel Barnier mardi.
Mais le gouvernement exige plus des partenaires sociaux pour renoncer à cette réforme. Selon nos informations, Matignon réclame des économies, pour compenser -au moins en partie- les 3,5 milliards d'euros attendus du durcissement des règles.
Problème: les leviers ne sont pas nombreux. Sauf à tirer un trait sur les 0.05% de baisse de cotisation que le patronat avait négocié. Une mesure à 1,5 milliard d'euros, de quoi refroidir les ardeurs du patronat.
Un durcissement des règles
Cette réforme visait à durcir les conditions d'éligibilité au chômage -notamment en allongeant la période travaillée pour ouvrir des droits- a été mis sur pause par le gouvernement après la défaite du camp présidentiel aux élections législatives.
Actuellement, pour ouvrir des droits, il faut avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois, qui constituent la période de référence d'affiliation. Cette réforme vise à ouvrir les droits après avoir travaillé huit mois sur une période de 20 mois. Elle prévoit aussi de réduire de 18 à 15 mois la période d'indemnisation pour les moins de 57 ans, si les conditions actuelles d'accès à l'emploi ne changent pas. Seuls les salariés de plus de 57 ans bénéficieraient avec la réforme d'une indemnisation maximale de 27 mois.