François Asselin (CPME) estime qu'abroger la réforme des retraites serait un "signal catastrophique"

Les retraites agitent les débats budgétaires. Alors que les rendez-vous s'enchaînent à Matignon et à Bercy à l'approche du discours de politique générale de François Bayrou, la récente réforme des retraites monopolise encore l'attention. Écartant une suspension de la réforme décalant l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, le Premier ministre avait toutefois affirmé que des "compromis" étaient "possibles" pour lui trouver une alternative dans les prochains mois.
Invité ce mercredi soir sur BFMTV, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, a estimé qu'une suspension ou une abrogation de la réforme des retraites, réclamée par la gauche et les syndicats, serait un "signal catastrophique" envoyé aux marchés. "Quand on regarde l'évolution démographique dans notre pays […], on ne voit pas comment l'actuelle réforme va pouvoir, à terme, devenir équilibrée", ce qui implique que l'on a "déjà un problème" avec cette dernière réforme, a-t-il poursuivi.
"Suspendre ou abroger l'actuelle réforme, c'est immédiatement 12 milliards [d'euros] de plus de dépenses qui ne sont pas absolument pas couvertes", a affirmé François Asselin.
"Ce qu'on ne dit pas" lorsque l'on réclame de renoncer à la réforme des retraites de 2023, "c'est avec quel montant de retraite les Français partiront demain", déplore le président de l'organisation patronale. "On peut très bien reprendre la réforme Touraine, et se dire finalement qu'on peut même l'adoucir, sauf que vous allez partir en retraite à 62 ans avec des clopinettes […] parce qu'on ne sait pas comment le financer", a poursuivi François Asselin.
"Une voie sans issue"
"Si on s'affranchit des principes de réalité, avec plus de 3.300 milliards d'euros de dette, qu'on se dit que ce n'est pas grave et qu'on peut continuer comme ça, on ment aux Français", a-t-il regretté, évoquant une "voie sans issue". "On ne va pas demander encore aux actifs d'augmenter les cotisations pour financer les retraites", a avancé François Asselin, estimant que cela reviendrait à "faire la poche de nos enfants, voire de nos petits-enfants".