"À 64 ans, il est temps qu'il prenne sa retraite": les salariés d'Ubisoft en colère ciblent le PDG Yves Guillemot

Les salariés sont remontés. Ils dénoncent le manque de revalorisation salariale et l'absence de communication de la part de la direction d'Ubisoft. Au deuxième jour d'une grève historique, déclenchée par le retour de trois jours de présentiel obligatoires, le divorce semble même consommé avec la famille Guillemot.
Qui est responsable des retards de production, des échecs commerciaux, du manque de stratégie lisible, et du mal-être actuel chez Ubisoft? Pour certains salariés, il faut regarder du côté de la direction de l'entreprise de jeux vidéos et du fondateur Yves Guillemot.
"Je pense qu’à 64 ans, il est plus que temps qu'il prenne sa retraite. La situation dans laquelle Ubisoft est plongée est de sa responsabilité", estime Vincent Cambedouzou, délégué syndical STJV Paris.
"Ce qui me pose problème, c’est lorsqu’on se retourne vers les conditions d’existence des employés pour rattraper les décisions prise par les gens supposément responsables."
"On n'est pas sûrs d'être les clients de nos propres jeux"
Les projets s'enchaînent et se ressemblent trop, les équipes sont pressées, parfois mal orientées, et surtout trop surveillés, selon les syndicats. Et la créativité s'en ressent.
"On a l’impression de devoir démontrer en permanence au siège et à la direction de l’entreprise que le projet va dans le bon sens", explique Pierre-Etienne Marx, également délégué syndical au sein de l'entreprise.
"On nous prend pour des petits enfants", regrette-t-il.
Un autre salarié s'interroge sur la stratégie d'Ubisoft, et n'est pas convaincu des projets proposés. "C’est le moment de créer un point géocentrique pour sortir un produit qui parle à tout le monde mais surtout qui parle aux salariés et à ce moment-là, on sera les premiers clients de nos propres jeux", estime Chakib Matadui, délégué syndical Solidaire Informatiques.
"Mais aujourd'hui, on n'est pas sûrs d'être les clients de nos propres jeux et ça nous inquiète."
Les prochaines semaines seront décisives pour renouer le dialogue avec les salariés, sur fond de rumeurs de rachat et de sortie de la Bourse.