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Smic à 1.600 euros: Marylise Léon de la CFDT pointe des employeurs "biberonnés aux exonérations"

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La secrétaire générale de la CFDT a ce matin "l'urgence" de nommer un Premier ministre, pour avancer sur les sujets sociaux.

La CFDT élève la voix. D'ordinaire plutôt modérée, la secrétaire générale Marylise Léon s'est montrée très ferme ce matin chez nos confrères de France Info. Face aux réticences du patronat et des milieux d'affaires face à une possible hausse du SMIC à 1.600 euros, comme le promettait le NFP, elle a rappelé la nécessité d'augmenter les salaires.

"Avec 1.400 euros, on ne vit pas de son travail, car il y a une augmentation des dépenses contraintes de garde, de transports, d’alimentation. Il faut faire qu’on n'ait pas une majorité de gens au SMIC", a-t-elle argumenté.

Selon la responsable, les entreprises ne jouent pas le jeu. "On n'a jamais eu autant de gens au SMIC, 17%. Il faut des négociations dans les branches, et que les employeurs jouent le jeu: ils sont biberonnés aux exonérations sociales et aux dépenses publiques. Leur responsabilité, c'est d'embaucher, mais aussi de donner des perspectives de carrière" a-t-elle encore tancé.

Elle plaide notamment pour le conditionnement des aides à la qualité de l'emploi, un point qui divise le patronat : le mouvement Impact France y est favorable, tandis que le Medef, encore très majoritaire, s'y oppose.

Emmanuel Macron doit "assumer"

Marylise Léon a également rappelé le Président de la République à sa responsabilité de nommer rapidement un Premier ministre, alors que les consultations s'enlisent autour des profils de Bernard Cazeneuve et de Xavier Bertrand.

"Sa responsabilité première, c'est l’urgence du Premier Ministre. Je ne dis pas que la tâche est facile: mais c’est lui qui a décidé de la dissolution, c’est lui qui doit assumer la situation. Les jeunes sont allés voter, il y a de la déception."

La syndicaliste a évoqué les besoins de négociations sociales avec Matignon, qui a gelé toute conclusion issue de la conférence sociale de fin 2023.

Elle a aussi glissé un reproche à la gauche, estimant que les compromis devaient être trouvés, comme ils le sont régulièrement entre syndicats patronaux et syndicaux. "En syndicaliste, quand je décide de l’ouverture, je ne construis pas des murs en disant “que mes propositions, rien que mes propositions”", a-t-elle rappelé.

Valentin Grille