Retraites: Michel-Edouard Leclerc appelle à "transférer les cotisations sur les concurrents du travail"

Michel-Edouard Leclerc souhaite revoir le système de cotisations français. Sur le plateau de Télématin ce mercredi, le président du comité stratégique des centres Leclerc est notamment revenu sur la piste d'une mise à contribution des retraités touchant plus de 2.000 ou 2.500 euros afin de financer les pensions de retraites.
"Je ne trouve pas que ce soit une bonne solution d'inculper des catégories, même plus aisées, a alerté Michel-Edouard Leclerc. Et puis ça ne résout pas le problème qu'on a et qu'on va avoir d'ici 2030-2040."
"Je suis pour un modèle très large où le travail paye moins de cotisations puisqu'on veut que les gens aient du travail et qu'on veut créer du travail. Faisons en sorte que ce soient les concurrents du travail qui payent les cotisations sociales de ceux qui vont partir à la retraite", a-t-il développé.
Par "concurrents du travail", le patron de la grande distribution désigne la robotique, le digital, l'intelligence artificielle ou encore les produits importés à bas coût. "Avec le viellissement de la population et moins de gens qui travaillent, ça ne sert à rien de dire qu'il n'y a que le travail qui doit payer le système de prestations sociales, insiste-t-il [...] La masse sur laquelle on transférerait ces cotisations sociales ne serait pas du tout inflationniste. Il y a de l'argent pour financer les prestations sociales. Le travail ne doit pas être le seul à payer l'après-travail."
"Remettre de la fluidité dans les salaires"
A travers une telle refonte du modèle du travail, Michel-Edouard Leclerc souhaite par la même occasion augmenter le pouvoir d'achat des actifs. "On oublie que l'économie est au service des gens et aller demander aux gens de faire des efforts parce qu'on a mal géré, mal anticipé ou que l'économie est en difficulté, c'est une erreur, souligne-t-il. Il faut remettre de la fluidité dans les salaires, il faut qu'un salarié puisse évoluer en termes de revenus." Il déplore une situation dans laquelle "les jeunes ne croient pas qu'ils vont toucher leur retraite" et plus globalement la constitution d'une épargne de précaution qui, de fait, "freine la consommation".
"D'un point de vue moteur, il faut remettre l'ascenseur social en place, pouvoir vivre de son travail même sans travailler plus. Il faut que le salaire net se rapproche du salaire brut", poursuit Michel-Edouard Leclerc.
Concrètement, le président du comité stratégique des centres Leclerc invite à regarder "toutes les formes de revenus" pour déterminer des pistes de "réattribution et de redistribution". Cependant, il appelle aussi à une vision différente du côté de l'offre: "Il y a un parti de l'inflation en France qui considère que dans la politique de réindustrialisation, il faut que le consommateur apprenne à payer plus cher ce qui est meilleur, le bio ou les bagnoles électriques. Je pense qu'il faut faire l'inverse : ce qui va coûter cher mérite qu'on le vende le moins cher possible pour qu'on le démocratise. Ce qui est mieux pour les consommateurs doit être moins cher."