Retraites: Éric Coquerel balaie le conclave auquel les partenaires sociaux ne "vont pas avec les mêmes objectifs"

"Il n'en sortira rien." Éric Coquerel maintient son scepticisme vis-à-vis du conclave sur les retraites souhaité par François Bayrou à la veille de la première réunion entre partenaires sociaux. "Les différents partenaires n'y vont pas avec les mêmes objectifs, insiste le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. Les syndicats y vont avec l'objectif de revenir à 62 ans. Les organisations patronales y vont avec l'objectif d'introduire de la capitalisation, c'est-à-dire faire pire que la réforme Borne."
"À la fin, il n'y aura rien et tout cela sera apparu pour ce que c'était, c'est-à-dire un leurre pour éviter une abrogation qui était majoritaire à l'Assemblée et pour éviter la motion de censure."
"Agir sur le partage de la valeur ajoutée"
Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a également évoqué le rapport rendu par la Cour des comptes la semaine dernière afin de mettre à plat toutes les données relatives au système de retraites en France. "Avant ce conclave, François Bayrou nous avait expliqué qu'il y avait un déficit caché de plus de 50 milliards d'euros et la Cour des comptes valide finalement les chiffres du Conseil d'orientation des retraites", souligne-t-il.
"On s'aperçoit qu'en jouant sur les cotisations, sur l'égalité de salaire hommes-femmes, sur le fait que des revenus qui ne sont pas soumis à des cotisations le soient, on peut très bien faire en sorte de revenir à 62 ans, voire 60 ans."
À l’instar de la CGT, le parlementaire invite à "agir sur d'autres leviers, notamment par le partage de la valeur ajoutée, qu'il y ait plus d'argent du côté des salaires et donc des cotisations."