Pour Arnaud Montebourg, "il y a une révolte mondiale des classes moyennes"
Entre le mouvement des gilets Jaunes survenu l'an passé et la grève du 5 décembre à venir pour contester la future réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, les mouvements sociaux se succèdent dans l'Hexagone. Pour Arnaud Montebourg, ex-ministre de l'Economie (2012-2014) et fondateur de "Bleu Blanc Ruche", "il y a une révolte mondiale des classes moyennes".
"C'est un fait - je crois - qui ne se déroule pas seulement dans les pays occidentaux mais partout. Parce que le système économique et la mondialisation a écrasé les revenus du travail et fait exploser les revenus du capital. Donc vous avez là un conflit de répartition qui est loin d'être résolu et la politique, pour le moment, n'a rien fait", a-t-il détaillé ce mardi dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business.
D'où son interrogation: "Est-ce que la politique prend des mesures contre l'explosion des inégalités et permet de mieux rémunérer le travail?", lance l'ancien ministre de l'Economie. Une réponse que le gouvernement aurait tout intérêt, selon lui, à apporter dans les années à venir.
"La démocratie n'a pas su organiser l'économie"
De fait, si Arnaud Montebourg estime que la classe politique dispose encore d'une légitimité pour s'atteler à résoudre les problèmes économiques, il n'en demeure pas moins qu'"aujourd'hui, ils (les politiques – NDLR) se sont retirés de l'économie puisque l'économie refuse l'intervention du politique. (…) C'est précisément parce que la démocratie n'a pas su organiser l'économie qu'on en est là".
Selon l'ancien ministre, le véritable enjeu auquel il conviendrait de s'attaquer en France pour redonner du souffle à l'économie, et donc apaiser les tensions, concerne essentiellement les petites entreprises. "Les entreprises locales, enracinées, qui cherchent le marché local, celles-là, elles créent beaucoup d'emplois, mais elles sont peu soutenues, mal financées. (…) Ce sont elles qui créent des emplois sur les territoires", rappelle-t-il.