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Orange Bank: la situation se débloque pour les salariés

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Après des semaines de négociations et plusieurs journées de grèves, direction et syndicats d'Orange Bank sont finalement parvenus à un accord. Un PSE a été signé à l'unanimité par les syndicats.

Le sort des 650 salariés d'Orange Bank se précise. Les syndicats sont parvenus à obtenir des conditions qu'ils jugent aujourd'hui acceptables. 140 millions ont été mis sur la table.

"C’est nettement plus que les 50 millions d'euros que la direction nous proposait au départ. Si on rapporte cela au nombre de salariés, cela représente 200.000 euros par personne", se réjouit un responsable syndical.

Le calcul n'est évidemment pas si simple. Tout dépend du salaire et de l'ancienneté de chaque salarié et ces 140 millions d'euros englobent toutes les mesures, y compris celles pour l'accompagnement des salariés qui opteraient pour une mobilité en interne.

Dans le détail, la direction d'Orange Bank propose notamment des indemnités de départ nettement supérieures à ce que prévoit la convention collective: deux mois par année d'ancienneté au lieu d'un demi mois prévu initialement par la convention, dans la limite de 30 mois. À cela s'ajoutent de nombreuses aides: frais de transport, aides au logement ou prise en charge des frais de déménagement pour des salariés qui seraient amenés à changer de site, dans le cadre d’un reclassement interne.

Un plan largement validé par les salariés

D'après un sondage réalisé en interne, 96% des salariés ont fini par valider ces mesures. "Il faut dire qu’il y avait un certain ras-le-bol face à ces discussions qui s’éternisaient depuis la décision de la direction fin juin de mettre fin à l’activité bancaire" explique un responsable syndical. Ce PSE doit désormais être validé par le conseil d'administration du groupe mi-février. Il devrait ensuite entré en vigueur début mars. Si l'on en croit les syndicats, les candidats au départ devraient être très nombreux.

"Sur les 650 salariés, on table sur 85% de départs" nous dit l'un d'eux. Il faut dire que "tous sont des salariés issus du milieu bancaire, qui n'ont pas beaucoup de perspectives dans un groupe télécom", ajoute un autre responsable syndical.

Ce plan intervient quelques semaines après le rejet de l'offre du fonds américain Ripplewood, qui était prêt à injecter 300 millions d'euros pour tenter de redresser la banque."Une offre jugée trop risquée pour la pérennité de l'activité et de l'emploi" selon la direction d'Orange Bank".

Tout cela devrait permettre d'accélérer les négociations avec BNP Paribas, qui souhaite récupérer les clients d'Orange Bank via sa filiale Hello Bank. Selon une source interne chez Orange, des annonces pourraient intervenir dans les semaines à venir.

Caroline Morisseau