"On n'a pas le choix": le président de la CPME estime qu'"on a besoin de travailler plus"

C'est le jour J: ce jeudi se tient la première réunion entre partenaires sociaux pour discuter des pistes d'amélioration de la dernière réforme des retraites. Et depuis quelques semaines, chaque partie-prenante avance ses idées dans le débat public. D'un côté, les syndicats sont plutôt favorables à une abrogation de la réforme Borne tandis que les organisations patronales souhaitent, entre autres, introduire une part de capitalisation dans le régime de répartition français.
Fraîchement élu à la tête de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi fait partie des représentants favorables à ce levier d'action, estimant ce jeudi matin sur le plateau de BFMTV qu'"on a besoin de travailler plus". "Il faut dire la vérité: on n'a pas le choix, insiste le président de la CPME. A un moment donné, on ne peut pas avoir un temps de retraite qui augmente et un temps de travail qui baisse."
"On est passé de 4 actifs pour payer une retraite à 1,7 actif et on va passer à 1,4 selon le rapport de la Cour des comptes."
Travailler une heure de plus par semaine payée sur un compte épargne
Au sujet de l'introduction d'une part de capitalisation dans le système de retraites, Amir Reza-Tofighi préconise de travailler une heure de plus par semaine afin de toucher "un salaire différé". "L'argent est mis de côté sur un compte épargne qui est capitalisé et il sera récupéré une fois qu'on sera à la retraite et complètera la retraite par répartition, explique-t-il. On n'est pas en train de dire qu'on remplace le système actuel par un nouveau système, on dit qu'on le complète."
"Il faut redonner confiance à notre modèle de système de retraites par répartition. Pour cela, il faut montrer que les gens qui vont travailler plus aujourd'hui pourront compléter leur retraite demain et pourront garder le même niveau de vie."
Pour justifier la nécessité d'une telle mesure, le représentant des PME s'appuie sur le récent rapport de la Cour des comptes qui "montre que dans les années qui viennent, entre l'évolution des salaires et celle des pensions de retraite, le niveau de vie des retraités va baisser par rapport à celui des actifs."
Des contrôles bisannuels de la médecine du travail pour certains métiers
S'il recommande de travailler plus, Amir Reza-Tofighi critique les dernières réformes qui ont eu tendance à "mettre tout le monde dans le même bateau" et souhaite "renforcer la prévention de l'usure professionnelle." "Dans les branches, on va définir les métiers qui peuvent provoquer de l'usure professionnelle et à partir d'un certain âge, il y aura des contrôles de la médecine du travail tous les deux ans pour voir si la personne a besoin d'une transition professionnelle vers un autre métier, si elle a besoin d'aller sur un temps partiel ou si elle peut continuer dans le même métier", indique-t-il.
"Il faut travailler plus mais il faut tenir compte des métiers qui sont plus compliqués (...) On ne veut pas créer des nouveaux régimes spéciaux ni dire que toutes les personnes qui font ce métier pourront partir plus tôt."
Mais avant de gérer ces cas particuliers, le président de la CPME privilégie une amélioration du cadre général au regard de l'espérance de vie: "Le cadre général, c'est de dire que quand on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps. Il y a des pays qui l'ont adopté dans l'Union européenne: on vit un an de plus, on travaille soit un an de plus soit 8 ou 9 mois de plus."