BFM Business
Economie et Social

Négociations commerciales anticipées: les industriels de la charcuterie et du lait n'en veulent pas

Selon la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, les entreprises "sont dans le rouge" en raison des cours du porc et de l'augmentation des charges liées à l'énergie, au transport et aux salaires.

Selon la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, les entreprises "sont dans le rouge" en raison des cours du porc et de l'augmentation des charges liées à l'énergie, au transport et aux salaires. - Christophe SIMON © 2019 AFP

Les industriels du lait et de la charcuterie demandent à être dispensés des négociations anticipées expliquant ne pas avoir les moyens de baisser leurs tarifs pour le moment.

Les industriels du lait et de la charcuterie ont demandé mardi à être dispensés de l'ouverture anticipée des négociations commerciales voulue par le gouvernement, assurant ne pas avoir les moyens de baisser leurs tarifs pour le moment.

"Il est impératif que les entreprises de charcuterie, quel que soit leur chiffre d'affaires, soient exonérées, en tant que secteur très lié à l'amont agricole (comme débouché des éleveurs de porcs, ndlr), des renégociations à la baisse et de l'avancée des négociations annoncées par (le ministre de l'Economie) Bruno Le Maire", soutient dans un communiqué la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (Fict).

Selon la Fict, ces entreprises "sont dans le rouge" en raison des cours du porc (au-dessus de 2 euros le kilo contre 1,20 euro début 2022) et de l'augmentation des charges liées à l'énergie, au transport et aux salaires. Même son de cloche à la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), qui estime que le secteur laitier est "à préserver du fait de notre proximité avec l'amont agricole", dont la "juste rémunération" était une priorité des lois Egalim.

Un projet de loi examiné "début octobre"

Selon son président, François-Xavier Huard, les industriels sont soucieux de l'"accessibilité" de leurs produits mais auront du mal à baisser les prix:

"Les marges baissent et les résultats opérationnels sont quasiment à l'os", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.

Pour tenter de modérer l'inflation alimentaire (+11,1% en août sur un an), le gouvernement a décidé que les 75 plus grands industriels et leurs clients de la grande distribution allaient avancer leurs négociations commerciales annuelles. Un projet de loi doit être examiné par l'Assemblée nationale "début octobre", selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Parmi les 75 industriels figurent notamment les fabricants de jambon Herta ou Fleury Michon et les transformateurs laitiers Danone et Lactalis.

Les supermarchés négocient chaque année entre décembre et le 1er mars avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leur production qui sera ensuite écoulée dans leurs rayons. Le gouvernement aimerait cette année que les contrats se concluent plus tôt début 2024, afin que les nouveaux tarifs - si possibles plus bas - s'appliquent au plus vite.

PS avec AFP