"Les Français en ont pris conscience": la ministre du Travail estime que la question de reculer l'âge de départ à la retraite "se posera à nouveau"

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, estime que "le sujet de reculer encore l'âge de départ va se poser à nouveau", dans Le Figaro mercredi.
"Tous les enfants du baby-boom vont commencer à prendre leur retraite et le sujet de reculer encore l'âge de départ va se poser à nouveau, comme l'ont fait tous les autres pays d'Europe", indique la membre du gouvernement. La ministre "pense que les Français en ont pris conscience".
Dans son dernier rapport, le Conseil d'orientation des retraites (COR) dit que "pour équilibrer structurellement le système de retraite chaque année jusqu'en 2070, via le seul levier de l'âge de départ à la retraite, il serait nécessaire de porter cet âge à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070". La réforme des retraites Borne de 2023 porte progressivement l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. En l'absence de contre-mesures, le déficit du système des retraites s'élèvera à 6,6 milliards d'euros en 2030.
Malgré l'échec du "conclave" sur les retraites lundi soir, Catherine Vautrin croit "encore à la possibilité de trouver un accord". Le Premier ministre, François Bayrou, qui a reçu séparément les partenaires sociaux mardi, doit faire des annonces sur le sujet jeudi.
1,7 milliard d'euros d'économies sur les dépenses de santé en 2025
Devant le risque de dérapage de plus de 1,3 milliard d'euros en 2025 mis en avant par le comité de suivi des dépenses maladie, la ministre prévoit "de nouvelles mesures sur les prix des médicaments, pour dégager 500 millions". Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d'euros d'économies sur les dépenses de santé en 2025, en réponse au dérapage constaté sur les premiers mois de l'année, faisant bondir l'industrie du médicament qui refuse de nouvelles baisses de prix.
Face "à la hausse des arrêts de travail", "nous visons 100 millions d'euros d'économies en travaillant avec les professionnels de santé pour cibler les prescriptions excessives, tout en renforçant les contrôles chez les assurés", poursuit-elle. Il est aussi envisagé "de mieux encadrer les arrêts délivrés par les plateformes de téléconsultation". "L'Assurance maladie propose d'harmoniser les pratiques : pour une même affection, certains prescrivent deux à trois fois plus que leurs confrères, ce n'est pas normal", conclut la ministre.
Le déficit de l'Assurance maladie, estimé à 16 milliards d'euros pour 2025, pourrait "atteindre 41 milliards d'euros" en 2030, a indiqué mardi l'organisme, qui a présenté 60 propositions pour y remédier dans son rapport annuel.