Le pouvoir d’achat des ménages devrait augmenter de 850 euros en moyenne en 2019

Les mesures fiscales annoncées en décembre par le gouvernement pour répondre à la crise des gilets jaunes devraient largement contribuer à l'augmentation du pouvoir d'achat en 2019 dans un contexte de faible inflation et de hausse de l'épargne des ménages.

L’économie française résiste. Selon les estimations de l’Observatoire français des conjonctures économiques, la croissance devrait atteindre 1,5% en 2019. C’est certes moins qu’en 2018 (1,6%) mais les mesures du gouvernement pour le pouvoir d’achat en réponse à la colère des gilets jaunes ont permis de limiter la casse, précise l’OFCE.

L'an dernier "les mesures fiscales du quinquennat jouaient négativement sur la croissance" avec une perte de 0,1 point de croissance, rappelle Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. "En 2019, le retournement est important" avec un gain attendu de 0,5 point de PIB, selon lui.

Hausse du pouvoir d'achat

Mieux encore, le pouvoir d’achat des ménages français devrait augmenter de 850 euros en moyenne cette année, précisent Les Échos en se s'appuyant sur les prévisions de l’Observatoire. Sur cette somme, 440 euros proviendraient directement des mesures "gilets jaunes" d’un montant de plus de 10 milliards d’euros annoncées par Emmanuel Macron en décembre.

Il ne s’agit là que d’une moyenne qui peut cacher des disparités avec des ménages qui gagneront plus que 850 euros et d’autres moins. Il n’empêche qu’une telle hausse de pouvoir d’achat n’avait pas été observée depuis 2007.

Autre explication, la ralentissement de l'inflation conjuguée à la hausse du salaire moyen par tête estimée à 2,6% en 2019 devront permettre aux salaires réels, après prise en compte de la hausse des prix donc, d’augmenter de 1,5%.

Épargne au plus haut

Dans le même temps, la mobilisation des gilets jaunes depuis le mois de novembre n’a pas incité les Français à consommer. Résultat, l’épargne des ménages a grimpé de 0,9% au dernier trimestre. Autant d’éléments qui doivent leur permettre de consommer davantage cette année.

En dépit de la dégradation rapide de l'environnement extérieur, et plus particulièrement de la zone euro (Allemagne et Italie en tête), la consommation des ménages devrait rester "dynamique" en 2019, dans un contexte d'épargne "très élevée" des ménages et des entreprises, souligne l'OFCE.

Avec un taux d'épargne des ménages "nettement au-dessus de la moyenne historique", ces derniers "ont des capacités à consommer", précise encore Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

Ces hypothèses sont toutefois issues d'un scénario "qui n'inclut pas les éléments du Brexit", dont le report a été prolongé au 31 octobre faute d'accord entre Européens et Britanniques, "ni les annonces liées au grand débat", initialement prévues mardi mais reportées en raison de l'incendie de Notre-Dame de Paris, a toutefois prévenu lors d'une conférence de presse Xavier Ragot, le président de cet institut de recherche classé à gauche.

Paul Louis avec AFP