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Gabriel Attal: "Une taxe sur les profits ne changerait rien au quotidien des Français"

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Invité sur BFMTV, le ministre des Comptes publics justifie la politique du gouvernement en matière de fiscalité qu'il juge plus efficace qu'une taxation éventuelle sur les profits exceptionnels.

Taxation contre incitation. C'est le débat qui agite le débat politque depuis plusieurs mois au sujet des sur-profits réalisés par certaines entreprises depuis le début de la poussée inflationniste.

Alors que dans l'opposition de gauche, on défend l'idée d'une taxe exceptionnelle comme l'ont fait certains de nos voisins en Europe, le gouvernement a pour l'heure opté pour inciter les entreprises à faire un geste en direction des consommateurs et de leurs salariés. Quitte à les menacer d'une éventuelle taxe pour plus tard.

C'est la ligne qu'a rappelée Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics ce vendredi sur BFMTV.

"Notre priorité c'est que les Français voient une ligne sur leur facture d'essence baisser tout de suite plutôt qu'une ligne sur le compte du Trésor public à Bercy augmenter à la fin de l'année", assure l'ex-porte-parole du gouvernement.

Alors que le transporteur CMA CGM a baissé le prix de ses conteneurs et que Total accorde depuis ce jeudi une ristourne de 20 centimes sur le litre de carburant vendu dans ces stations, le ministre du Budget estime que cette stratégie a pour l'heure porté ses fruits.

L'impôt sur les sociétés rapporte plus

"Les Français ont souvent entendu sur les plateaux de télévision des politiques dire "on va créer une axe sur tel super-profit", je ne suis pas sûr qu'ils aient vu concrètement ce que ça changeait dans leur vie quotidienne, estime Gabriel Attal. Là au moins quand ils vont faire le plein, ils voient que c'est concret, ils voient que le prix de l'essence baisse."

Une décision de ne pas taxer (pour le moment) ces entreprises que le ministre estime être dans la droite ligne de la politique gouvernementale en matière fiscale.

"Je travaille avec Bruno Le Maire à faire en sorte que notre pays soit attractif pour les investissements et pour le développement économique, depuis plusieurs années on a pris des décisions pour baisser les impôts et la fiscalité sur les entreprises en partant du principe que ça allait [...] attirer des investissements, rappelle Gabriel Attal. On constate aujourd'hui que depuis qu'on a baissé la fiscalité sur les entreprises on collecte davantage d'impôt sur les entreprises qu'avant. Un exemple: l'impôt sur les sociétés [...]. On collecte plus d'argent avec l'impôt sur les sociétés depuis que le taux est à 25% que quand il était à 33%. Quand vous taxez moins un gâteau plus gros vous avez plus d'argent que quand vous taxez beaucoup un gâteau qui se rétrécit."

Le ministre du Budget indique ainsi qu'en juillet, l'impôt sur les société a rapporté 1,7 milliards d'euros de plus que les prévisions de Bercy.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco