"Si on ne fait rien, on perdra la moitié des agriculteurs d’ici 10-15 ans", selon Arnaud Gaillot (Jeunes Agriculteurs)

"Si on ne fait rien, on perdra la moitié des agriculteurs d’ici 10-15 ans", a prévenu Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs (JA), sur le plateau de BFM Business. Face à ce constat alarmant, le patron du syndicat agricole a réaffirmé la nécessité de trouver des outils "pour limiter un maximum la perte d’agriculteurs".
Pour y parvenir, Arnaud Gaillot considère que "la promotion du métier d’agriculteur dans les lycées et partout où on pourra attirer les jeunes" est la première disposition à mettre en œuvre. "Ce sont des métiers passionnants, diversifiés, qui peuvent être réalisés dans le monde animal ou végétal, avec divers moyens de production", a-t-il justifié.
Le président des JA a également rappelé que la pénibilité de la profession avait diminué grâce à la mécanisation et aux moyens d’innovation. "C’est un métier qui reste compliqué", a-t-il admis, avant de poursuivre : "quand vous vous occupez d’animaux, c’est tous les jours de l’année, 24h sur 24".
Une rémunération décente pour les agriculteurs
Travailler à plusieurs en société avec des associés, avoir recours au salariat ou à un service de remplacement le week-end… Arnaud Gaillot a toutefois rappelé que certaines options permettaient, aujourd'hui, d’alléger un peu le temps de travail des agriculteurs.
Il a enfin souligné la nécessité de rétablir une rémunération décente pour ces professionnels. "Les entreprises qui transforment, les GMS (grandes et moyennes surfaces, ndlr) doivent mettre le prix pour que les agriculteurs soient encore là demain", a-t-il estimé. Enfin, il a rappelé que les consommateurs avaient également un rôle majeur à jouer en acceptant "de payer quelques centimes de plus" et "en achetant français".
Des annonces d'Emmanuel Macron
Un vœu partagé par Emmanuel Macron qui s’est rendu ce vendredi dans le Loiret pour proposer aux jeunes agriculteurs "un pacte de renouvellement et d’avenir pour l’agriculture". A l'occasion de ce déplacement, le président de la République a appelé à "consommer français" pour défendre notamment la "souveraineté agricole et alimentaire".
Il a en outre annoncé qu'un "fonds entrepreneurs du vivant" sera "doté de 400 millions d'euros" pour aider "les jeunes à s'installer, à lisser la charge pendant plusieurs années et à mener les transformations indispensables" pour s'adapter à la transition écologique.