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Plan jeunes: un succès "à relativiser" selon la Cour des comptes

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Pour la Cour des comptes, le plan "un jeune, une solution" lancé par le gouvernement pendant la crise était "légitime", mais l'intervention de l'Etat a été "parfois mal proportionnée".

Le plan "un jeune, une solution", lancé en juillet 2020 face à la crise, était "légitime", mais l'intervention de l'Etat a été "parfois mal proportionnée" et son succès est "à relativiser", estime la Cour des comptes dans son rapport annuel publié mercredi.

Les sages de la rue Cambon rappellent que le plan, qui réunit "de multiples dispositifs" (accompagnement, aides à l'embauche, contrats aidés...) et dont le montant total "pourrait avoisiner 10 milliards d'euros", a été lancé "face à la perspective de l'arrivée sur le marché du travail" de 750.000 jeunes sortant du système scolaire et "dans un contexte économique dégradé par la crise sanitaire".

Face aux conséquences potentielles de la crise sur l'emploi des jeunes, "une intervention des pouvoirs publics était légitime, mais celle-ci a été parfois mal proportionnée", jugent les sages, qui ajoutent que "malgré une forte mobilisation pour la mise en oeuvre du plan, son succès est à relativiser".

Effet "apparemment limité" des aides à l'embauche

La Cour pointe notamment une "insuffisante prise en compte des besoins et des capacités des territoires". A titre d'exemple pour la garantie jeunes, "les valeurs cibles fixées ont été presque systématiquement doublées alors que la demande d'emploi locale des jeunes était très différente d'une région à l'autre".

Les sages relèvent aussi "un effet apparemment limité des aides à l'embauche sur le nombre de jeunes en emploi".

L'aide à l'embauche des jeunes (AEJ), pouvant aller jusqu'à 4000 euros et qui a pris fin à la fin mai 2021, "aurait favorisé un déplacement de l'emploi des jeunes vers des CDD longs et des CDI, sans conduire à une hausse globale de leur taux d'emploi", note la Cour.

Quant à l'aide à l'apprentissage (5000 ou 8000 euros selon l'âge des bénéficiaires), "mesure dont le coût est le plus élevé", elle "a certainement permis d'augmenter significativement le nombre d'apprentis, mais surtout au bénéfice de diplômés dont l'insertion sur le marché du travail n'est le plus souvent pas problématique. L'effet net sur l'emploi en volume est donc vraisemblablement faible".

P.D. avec AFP